L'initiative gouvernementale relative à la formation de 3300 médecins par an à l'horizon 2020 a été officiellement lancée, hier à Rabat, par le Premier ministre Driss Jettou. Coup d'envoi officiel de la stratégie pour la formation de 3300 médecins par an à l'horizon 2020. Le Premier ministre, Driss Jettou devait en effet présider, hier mercredi, la cérémonie de signature de la convention cadre relative à cette initiative gouvernementale. La cérémonie devait se dérouler au siège de la Faculté de médecine de Rabat en présence notamment du ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, du ministre des Finances, Fathallah Oualalou, et du ministre de l'Education nationale, Habib El Malki. Ainsi, la stratégie pour accélérer la cadence de la formation des médecins est désormais sur les rails. Ce qui marque le début d'un processus pour pallier aux grandes insuffisances de médecins. Concrètement, les Facultés de médecine ont d'ores et déjà décidé d'un élargissement de leur capacité d'enseignement pour l'année universitaire 2007-2008. 1300 spécialistes seront formés cette année, au lieu des 700 formés habituellement. C'est un bon début. Mais par la suite, et pour voir les effectifs de médecins formés par an augmenter à 3300 d'ici 2020, l'augmentation annuelle des capacités d'accueil devraient être de plus en plus importante. Les Facultés de médecine devraient compter, à l'horizon 2020, quelque 4500 inscrits par an au lieu de 1000 actuellement, soit plus de 10.000 médecins additionnels d'ici 2020. Cela impliquerait de nouvelles créations de Facultés de médecine ainsi que le renforcement des capacités de formation dans les facultés existantes. Cinq nouvelles facultés de médecine seront ainsi créées d'ici 2016. Celles de Fès et de Marrakech seront opérationnelles à partir de 2008. La Faculté de médecine d'Oujda ouvrira par ailleurs ses portes en 2009, celle d'Agadir en 2012 et celle de Tanger en 2016. L'élargissement de la capacité d'enseignement concerne également les Centres hospitaliers universitaires (CHU) ainsi que les Centres hospitaliers régionaux (CHR). Ces derniers devraient être intégrés en tant que sites de stages. Des mesures d'accompagnement ont déjà été décidées dans ce sens, notamment une augmentation du budget de fonctionnement des établissements de formation qui bénéficieront cette année d'une enveloppe de plus de 550 millions de DH. Les CHU bénéficieront pour leur part d'une enveloppe budgétaire de plus de 2,7 milliards de DH. Mise à part la question du coût, et tout en répondant à la demande quantitative de médecins, le système national de formation se doit, par ailleurs, de garantir un label de qualité au niveau international. C'est dans ce sens que les Facultés de médecine marocaines travaillent actuellement à la mise en place d'un système d'accréditation. L'actuelle réforme promet également une amélioration des conditions d'apprentissage et d'encadrement. Le ministère de la Santé a par ailleurs lancé un certain nombre de projets de réformes pour permettre la mise à niveau du secteur. Rappelons que le nombre de médecins formés, toutes spécialités confondues, est estimé actuellement à près de 21.000 ; ce qui est dérisoire. Le Maroc reste, en effet, particulièrement sous-encadré en médecins. Il fait même partie d'une liste de 57 pays dressée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et qui connaissent une pénurie aiguë en matière de personnel de santé. Selon des statistiques de l'OMS, le Maroc compte 22,1 professionnels de la santé pour 10.000 habitants, soit bien au-dessous de la moyenne africaine qui est de 23 par 10.000 habitants.