La stratégie pour la formation de 10.000 ingénieurs à l'horizon 2010 a été officiellement lancée, hier à Rabat, par le Premier ministre Driss Jettou. Coup d'envoi officiel de la stratégie pour la formation de 10.000 ingénieurs à l'horizon 2010. Le Premier ministre, Driss Jettou a, en effet, présidé hier mercredi la cérémonie de lancement de cette initiative gouvernementale. La cérémonie s'est déroulée au siège de l'Ecole Mohammadia des ingénieurs (EMI) à Rabat. Ainsi, et après plusieurs prospections, cette stratégie pour accélérer la cadence de la formation des ingénieurs est désormais sur les rails. Concrètement, les écoles de formation des ingénieurs ont d'ores et déjà décidé d'une augmentation de l'ordre de 16% de leurs effectifs pour l'année universitaire 2006-2007. Le nombre de places offertes par les écoles d'ingénieurs aux candidats ayant passé le concours national commun d'admission aux grandes écoles d'ingénieurs marocaines a été également revu à la hausse. C'est un bon début. Mais par la suite, et pour voir les effectifs d'ingénieurs formés doubler d'ici 2010, l'augmentation annuelle des capacités d'accueil devrait être de l'ordre de 20%. Cela impliquerait de nouvelles créations d'écoles et de filières de formation d'ingénieurs dans des établissements universitaires existants. Toutes les écoles publiques et privées de formation d'ingénieurs et les Facultés des sciences et techniques sont ainsi appelées à s'impliquer dans la réalisation des objectifs de ce projet. Des mesures d'accompagnement ont déjà été décidées dans ce sens, notamment une augmentation du budget de fonctionnement des établissements de formation de l'ordre de 40%. Actuellement, le Maroc forme près de 4000 ingénieurs et assimilés par an, aussi bien via les écoles d'ingénieurs que les Facultés des sciences et techniques, les établissements privés, l'université Al Akhawayn et à l'étranger. 4000 des 10.000 ingénieurs qui seront actifs à l'horizon 2010 le seront par les grandes écoles d'ingénieurs, 2600 seront formés par les Facultés des sciences et techniques et obtiendront des licences ou mastères, plus de 2000 seront diplômés de l'enseignement privé et près de 500 cadres et lauréats seront requalifiés. Rappelons que le nombre des ingénieurs formés, toutes spécialités confondues, est estimé actuellement à 30.000 ; ce qui est dérisoire. Le Maroc reste, en effet, particulièrement sous-encadré en ingénieurs, en comparaison avec d'autres pays similaires; notamment la Tunisie. Le constat est d'autant plus alarmant que l'économie nationale est en train de se diversifier et de drainer plusieurs investissements dans des secteurs porteurs, tels que les NTIC, l'offshore, l'aéronautique, les services, les métiers de la mer…