Le Premier ministre a présenté le bilan de son équipe, hier, devant le Parlement. Driss Jettou déclare que son gouvernement a tenu ses engagements. Le gouvernement n'a pas seulement tenu ses engagements, mais est allé au-delà dans plusieurs secteurs. C'est par cette assertion que le Premier ministre a commencé sa déclaration de fin de mandat, hier mardi 17 juillet, devant le Parlement. Pour Driss Jettou, le bilan du gouvernement est « positif » grâce à la cohésion de ses composantes et la stratégie de partenariat avec les acteurs économiques et sociaux. Après avoir loué les efforts de son équipe pour redresser plusieurs secteurs sociaux (Santé et Enseignement notamment), le Premier ministre a axé une bonne partie de son intervention sur la formation professionnelle dont les lauréats atteindront 100.000 dès 2008. Il a affirmé que le Maroc est passé de la formation de 4.300 ingénieurs en 2005-2006 à 9.800 en 2006-2007 alors que 15.000 seront formés dès la prochaine rentrée. Le bilan de Driss Jettou est articulé, en grande partie, autour des réalisations des secteurs du tourisme, du logement social en plus du programme « Emergence ». Ainsi, le Premier ministre s'est montré optimiste pour la réalisation de l'objectif des 10 millions de touristes en 2010. Les arrivées ont atteint 6,6 millions en 2006 et les recettes ont largement suivi puisqu'elles sont passées de 29 milliards DH en 2002 à 55 milliards DH en 2006. Selon Driss Jettou, le plan « Emergence », à travers ses diverses déclinaisons, permettra d'augmenter de 1,6 % par an le PIB, mais aussi de réduire le déficit commercial de 50% et créer plus de 400.000 emplois à l'horizon 2015. Pour le logement social, le Premier ministre affirme que le gouvernement est parvenu à dépasser l'objectif des 100.000 unités par an et fixe l'objectif de 150.000 pour l'avenir. Cela permettra de créer 70.000 nouveaux emplois, mais aussi de doubler, en 2010, la production nationale en ciment. Driss Jettou fixe aussi à cette échéance l'éradication totale des bidonvilles et, pour fin 2007, l'octroi du label « Villes sans bidonvilles » à 11 villes. Le Premier ministre, dans sa déclaration de plusieurs dizaines de pages, est revenu au volet social pour affirmer que le taux de pauvreté a été ramené de 19 % en 1998 à 11 %. Alors que le taux de couverture médicale, grâce aux divers programmes, est passé de 17 à 34 %. Ces efforts se poursuivront, promet le Premier ministre, avec de nouvelles initiatives qui bénéficieront aux couches les plus démunies. Driss Jettou a préféré laisser la «grosse artillerie » pour la fin. A l'en croire, le taux de croissance moyen est passé de 3,3 % entre 1999 et 2001 à 5 % entre 2002 et 2006, alors que les investissements directs étrangers ont carrément explosé en passant de 5,8 milliards DH en 2002 à plus de 25 milliards en 2006. Rien que pour les six premiers mois de 2007, les investissements encadrés par des accords et des conventions se sont chiffrés à 59 milliards DH. Driss Jettou ajoute que le déficit budgétaire a été maintenu à 1,7 % en 2006 au lieu de 4,1 % en 2002, alors que l'inflation a été contenue à 2 % entre 2002 et 2006. Si le chômage, poursuit le Premier ministre, a été ramené à 9,7 % en 2006, et 10% au premier trimestre de 2007, ce taux sera réduit à 5 % seulement lors de la prochaine décennie. Le seuil de pauvreté, lui, est passé de 19 % en 1998 à 11 % en 2006. Driss Jettou indique d'autres objectifs pour l'avenir. Il est ainsi question d'œuvrer pour que le Maroc parvienne à couvrir 20 % de ses besoins énergétiques à travers les énergies renouvelables et continuer à rationaliser le secteur de l'eau. Lors de la présentation de son bilan, Driss Jettou n'a pas manqué d'évoquer le dossier du Sahara et l'initiative courageuse du Maroc pour résoudre ce conflit. Il a émaillé son exposé de références à l'implication de Sa Majesté le Roi dans tous les grands chantiers de développement et de modernisation du pays. Le Premier ministre reviendra devant les députés, lundi prochain, pour répondre aux observations des parlementaires. Ces derniers consacreront toute la journée de jeudi à la discussion, en plénières, de la déclaration du chef du gouvernement.