Le parquet a décidé de relaxer le directeur d'Alwatane, Abderrahim Ariri, et de maintenir le journaliste Mustapha Hormat Allah en détention. Un sit-in spontané a été organisé devant le tribunal. Le directeur de l'hebdomadaire Alwatane, Abderrahim Ariri, arrêté depuis mardi dernier pour publication de «documents liés au secret défense» a finalement été relaxé. Il sera poursuivi par convocation directe. Quant au journaliste Mustapha Hormat Allah, arrêté pour le même motif. le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca a décidé de le mettre sous mandat de dépôt. M. Ariri a refusé, dans un premier lieu, de quitter le tribunal, contestant le maintien en détention de son collègue, Mustapha Hormat Allah. Il aura fallu l'intervention de plusieurs confrères et militants des droits de l'Homme pour l'en dissuader. Toutefois, un sit-in spontané a été organisé devant l'entrée du tribunal avec la participation de tous les militants présents qui ont appelé à la relaxation du jounaliste maintenu en détention. Le parquet général a, par ailleurs, décidé de déférer les deux journalistes devant la justice pour «recel de choses obtenues à l'aide d'un crime, conformément à l'article 571 du code pénal». La garde à vue des deux journalistes, qui a été prolongée samedi dernier de 96 heures, devait arriver à terme hier mardi en fin de soirée. La journée du mardi a ainsi été marquée, entre autres, par la présentation des deux journalistes devant le procureur général du Roi. Ainsi, les résultats des investigations préliminaires ont été présentés au parquet général, qui a directement suivi et supervisé les différentes étapes de leur déroulement. Un grand élan de solidarité envers les deux journalistes de l'hebdomadaire Alwatane a marqué la journée d'hier. Le corps de la presse a, en effet, largement répondu à l'appel du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) de porter le brassard durant la journée en guise de protestation contre la détention des deux journalistes. De son côté, la société civile s'est largement mobilisée. Les comités de soutien se sont multipliés à travers tout le pays. Tous appellent à la libération immédiate des deux journalistes. Par ailleurs, et en ce qui concerne les derniers développements de l'affaire, il est à noter que des responsables de la Brigade nationale de la police judicaire avaient restitué, lundi 23 juillet, les archives qui ont été saisies au bureau du directeur de la publication, Abderrahim Ariri, le mardi 17 juillet. Ainsi, 19 dossiers d'archives concernant l'armée, la sûreté publique, la gendarmerie royale et la sûreté nationale ont été rendus. Seul l'ordinateur personnel de Abderrahim Ariri demeure toujours confisqué. Samedi 14 juillet, l'hebdomadaire Alwatane Alane avait publié un dossier intitulé «les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc», en citant des documents classés «secret défense». Suite à cela, Abderrahim Ariri et Mustapha Hormat Allah ont été placés par la police en garde à vue «pour déterminer les circonstances des fuites de ces documents secrets et identifier les responsables», avait indiqué le parquet de Casablanca. Les autres poursuites engagées Huit officiers des Forces Armées Royales ont été déférés, sur la base de leurs qualités et de la nature des actes commis, devant la justice militaire pour avoir perpétré des crimes relatifs à la fuite de certains documents secrets concernant la défense nationale dont ils avaient la charge de par leurs professions. Le procureur général a precisé que ces actes et les sanctions leur correspondant sont prévus dans les articles 192 et 446 du code pénal. Huit autres personnes ont également été déférées devant le parquet général dans cette même affaire. Il s'agit, outre Abderrahim Ariri et Mustapha Hormat Allah, de six members de la famille de ce dernier. La même source indique qu'en ce qui concerne les membres de la famille de Hormat Allah, le parquet général a décidé de ne pas les poursuivre et de clore l'affaire les concernant.