Le Syndicat national de la presse marocaine a appelé les journalistes à porter le brassard ce mardi en signe de protestation contre la détention des deux confrères de l'hebdomadaire Alwatane, Abderrahim Ariri et Mustapha Hormat Allah, placés en garde à vue depuis mardi dernier. Cette journée du mardi 24 juillet est décrétée journée de solidarité avec les deux journalistes de l'hebdomadaire «Alwatane Alane», Abderrahim Ariri et Mustapha Hormat Allah, placés en garde à vue depuis mardi dernier. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNMP) a en effet appelé les journalistes des différents organes de presse à l'échelle nationale à porter un brassard lors de cette journée du mardi, et ce pour protester contre la détention des deux journalistes et exprimer leur solidarité avec eux. Entre-temps, l'enquête sur l'affaire de l'hebdomadaire casablancais continue. Ainsi, et selon les tout derniers développements, sept officiers des Forces Armées Royales (FAR) ont été mis aux arrêts de rigueur dimanche dernier. Parmi les militaires arrêtés, figurent un officier à la retraite et un autre radié de l'armée. D'autres militaires et policiers ont par ailleurs été auditionnés dans le cadre de cette affaire, dont un cadre de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Un permier officier de l'armée avait déjà été arrêté jeudi dernier pour avoir transmis les documents confidentiels à Alwatane Alane. Rappelons par ailleurs que la garde à vue des deux journalistes, qui a été prolongée samedi dernier de 96 heures, arrive à terme ce mardi. Ainsi, et au terme de cette deuxième et ultime garde à vue, les deux journalistes doivent être présentés à la justice. Ariri et Mustapha Hormat Allah ont été placés par la police en garde à vue «pour déterminer les circonstances des fuites de ces documents secrets» publiés samedi dernier dans Alwatane Alane et d' «identifier les responsables», avait indiqué le Parquet. Le procureur général du Roi près la cour d'appel de Casablanca, Moulay Abdallah Alaoui Belghiti, avait indiqué que l'enquête préliminaire a permis la saisie de plusieurs autres documents en possession du directeur de la publication de l'hebdomadaire, émanant d'administrations sécuritaires et revêtant tous un caractère ultra-confidentiel. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), chargée par le Parquet de l'enquête sur les fuites de documents confidentiels relevant du secret-défense, a pour sa part procédé à la saisie «d'autres documents secrets détenus par d'autres personnes appartenant aux Forces Armées Royales et qui sont, de leur côté, impliquées dans la fuite de ces documents». Selon le Parquet de Casablanca, «les investigations ont permis d'établir que cette affaire relève du secret-défense porté à la connaissance du public, comme le stipulent les dispositions de l'article 192 du code pénal, sans aucun rapport avec le code de la presse». L'arrestation des deux journalistes a cependant été vivement condamnée par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). « Les journalistes ont le droit de recevoir des informations et documents confidentiels et de les publier pour informer le public », a estimé le SNPM. Des manifestants avaient par ailleurs appelé samedi, devant le siège d'Alwatane Alane à Casablanca, à la libération des deux journalistes ainsi qu'à l'annulation des charges. Samedi 14 juillet dernier, l'hebdomadaire Alwatane Alane avait publié un dossier intitulé «Les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc», en citant des documents classés «secret-défense».