Depuis sa rentrée en scène, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) diligente des enquêtes sur l'utilisation d'éventuelles informations privilégiées, mais reste tout de même les bras liés. Brandissant sa casquette de gendarme, Dounia Taârji, directrice générale du CDVM, aspire à avoir les coudées plus franches. En forte croissance, les opérations financières que connaît la Bourse de Casablanca attisent les appétits. Les initiés aux règles et autres astuces de la place financière ne peuvent résister à la tentation de gain «facile» que peuvent générer les diverses transactions boursières. Dans ce monde, l'information coûte de l'argent. Le délit d'initié rapporte. Bénéficiant d'une information privilégiée avant l'annonce d'une importante opération financière, la personne initiée, ou l'un de ses contacts, peut empocher le jackpot à la Bourse seulement sur la base d'un filon d'information. En particulier, sont considérées comme information privilégiée un projet de cession stratégique d'une partie de l'actif, une distribution d'un dividende exceptionnel, un projet de recomposition du capital, un projet d'offre publique sur le marché et même des résultats exceptionnels. Au Maroc, de 28 en 2005, le nombre des délits d'initié a dégringolé à 11 en 2006 grâce à la vigilance du régulateur. Sans pour autant provoquer le même tollé que sous d'autres cieux. Depuis sa rentrée en scène, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) diligente des enquêtes sur l'utilisation d'éventuelles informations privilégiées, mais reste tout de même les bras liés. Brandissant sa casquette de gendarme, Dounia Taârji, directrice générale du CDVM, aspire à avoir les coudées plus franches. Le Conseil d'administration n'a pu examiner aucun des dossiers faisant objet d'enquête. En fait, il ne dispose toujours pas de Règlement général, sans lequel la commission paritaire d'examen ne peut exercer sa mission d'instruction complémentaire ou de recommandation au Conseil d'administration. Ce Règlement est censé préciser les modalités de convocation et d'audition des personnes mises en cause. Quoique validé par le Conseil d'administration, ce texte n'a pas été encore examiné par le Secrétariat général du gouvernement (SGG). Pour assainir une place financière de plus en plus alléchante, le gendarme de la bourse réclame plus d'armes.