300.000 emplois créés chaque année, des allègements fiscaux et une formation plus adaptée aux besoins de l'économie. Le MP veut faire de l'emploi, de l'enseignement et de la santé son cheval de bataille pour les prochaines élections. Pour une première présentation publique de son programme, le Mouvement populaire (MP) s'est choisi comme chantiers phares : l'emploi, l'éducation et la santé. «Ce n'est pas un programme révolutionnaire, mais on peut aller un peu plus loin que ce qui se fait aujourd'hui», s'empresse de préciser Mohand Laenser, secrétaire général du MP. Comme les autres partis, qui l'ont précédé à la tribune publique, le MP s'est lancé dans la surenchère sur les chiffres. À en juger de leur programme, les camarades de M. Laenser promettent la création de pas moins de 1,5 million de postes d'emploi d'ici 2012. Ce qui aura pour conséquence de réduire le chômage de 10% actuellement à 8% à l'horizon 2012. Pour cela, le MP prévoit de réduire la pression fiscale sur l'entreprise «afin de l'inciter à investir et embaucher». Comme mesures fiscales, il promet une réduction de 5 points de l'IS le faisant passer de 35% actuellement à 30%, ainsi que la réduction de 1,5% par an de l'IR pour faire baisser sa tranche supérieure à 34,5%. Le parti promet également une exonération des charges sociales pendant deux ans pour toute nouvelle embauche. Cela sera accompagné promettent les compagnons de M. Laenser avec une amélioration de l'environnement des affaires pour permettre la création d'une entreprise en seulement 3 jours contre 11 actuellement, et une flexibilité de l'emploi. Le MP promet aussi la mise en place d'un fonds de restructuration pour réduire les coûts de licenciement. Cela, accompagné d'un renforcement de la formation, avec un plan de formation de 100.000 spécialistes dans des domaines et métiers mondiaux et généraliser l'obligation des stages pour les élèves et les étudiants. De même, les harakis veulent créer une technopole dans chaque région et un réseau d'«Agropoles» dans tout le Maroc. Le parti s'engage, en outre, à agir sur l'intermédiation pour une meilleure canalisation de l'offre vers la demande d'emploi. Il s'agit d'élargir le réseau de l'ANAPEC pour le porter à 100 agences vers 2012 contre 74 actuellement. Le MP veut doter les services de placement de l'agence de 20 millions DH supplémentaires pour lui permettre d'insérer 7500 personnes par an sur le marché international. Et ce, «sans encourager la fuite des cerveaux», précise Lahcen Haddad, membre du bureau politique, qui s'est attelé à présenter le programme du parti sous l'œil approbateur des chefs de ces trois composantes, Mahjoubi Aherdan, Mohand Laenser et Mohamed Fadili. Le parti n'a pas dérogé à la formule «adéquation formation-emploi», galvaudée et servie à toutes les sauces en cette période pré-électotale. D'où le second chantier auquel le MP compte s'attaquer, l'enseignement. Il propose, en ce sens, une dizaine de mesures pour améliorer le taux de réussite au baccalauréat et le faire passer de 50% à 70% à l'horizon 2012, réduire le taux d'abandon scolaire et le maintenir à un chiffre de 2% contre 6,7 actuellement. Le MP s'engage à consacrer 4 milliards DH à la création de foyers de collégiens et mettre en place un système de transport scolaire. Il veut augmenter la généralisation du préscolaire à 80% contre 60% actuellement, généraliser l'enseignement de l'amazigh au primaire et réduire l'analphabétisme à 22%. Pour la santé, les compagnons de Mohand Laenser visent, entre autres, de réduire le taux de mortalité infantile, augmenter le taux de la population assurée contre la maladie à 60% et faire passer l'espérance de vie à 75 ans. Pour donner un aspect réaliste et des chances de réalisation à son programme, le MP propose des mesures. 66 au total qualifiées de «concrètes pour agir vite». Toutefois, afin de le réaliser, «il faut un gouvernement fort, épaulé par une majorité parlementaire forte. Une majorité formée de 5 ou 6 partis ne peut être que fragile», souligne M. Laenser. Pour y arriver, «nous avons besoin de réformes institutionnelles, du code électoral et du système parlementaire», conclut-il.