Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé, mardi, au déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza. Le Hamas s'est dit opposé à une telle décision. Lors d'un entretien avec le président du Conseil italien Romano Prodi, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé mardi au déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza. «Nous avons insisté sur la nécessité du déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza pour garantir l'acheminement des aides humanitaires et permettre aux citoyens d'entrer et sortir librement». Pour sa part, M. Prodi a affirmé que le déploiement d'une telle force ne peut se faire sans l'accord de toutes les parties concernées et à commencer par le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis le 15 juin. Le mouvement islamiste palestinien s'est dit opposé au déploiement d'une force internationale, perçue comme une «force d'occupation» . «Nous n'accepterons pas la présence d'une force internationale. Son déploiement dans la bande de Gaza s'assimile à une occupation», a répété, mardi, le chef du bloc parlementaire du Hamas, Salah Al-Bardawil, lors d'une conférence de presse à Gaza. Et d'ajouter «l'arrivée d'une telle force serait une ingérence flagrante dans les affaires palestiniennes et une nouvelle occupation que nous rejetons totalement». Pour le Hamas, le président palestinien a une fois de plus pris une décision en excluant tout dialogue avec lui. «Certaines parties essaient d'intercéder pour trouver une solution. Notre position est qu'il n'y aura pas de dialogue avec les putschistes avant un retour à la situation antérieure», a affirmé Salah Al-Bardawil. Pour rappel, la décision de déployer une force internationale dans les territoires palestiniens avait été envisagée par dix ministres européens des Affaires étrangères et Mahmoud Abbas. Le Premier ministre palestinien limogé, Ismail Haniyeh, a également rejeté cette force internationale. «Ce serait une nouvelle forme de contrôle du peuple palestinien , une manière de s'immiscer dans les affaires internes palestiniennes», a affirmé le responsable du Hamas dans un entretien publié mercredi par le quotidien français Le Monde. Et d'ajouter «la totalité des formations palestiniennes refuse la présence d'une force internationale». M. Haniyeh accuse également les Européens de faire preuve «d'aveuglement» et d'avoir une position «décevante» sur le conflit israélo-palestinien. Par ailleurs, le Hamas a annoncé mardi qu' il boycotterait la session parlementaire convoquée pour mercredi par le président palestinien. «Nous boycotterons cette session que nous considérons comme illégale», a déclaré Salah Al-Bardawil dans une conférence de presse à Gaza. Soulignons que sans le Hamas, le quorum requis de 67 députés ne sera pas atteint et la séance devra donc être formellement annulée. Rappelons que le Conseil législatif ( CLP) qui compte 132 députés est largement dominé par le Hamas qui dispose de 74 élus contre 45 pour le Fatah. Cependant, le mouvement islamiste palestinien n'est plus majoritaire depuis que 39 de ses députés sont détenus en Israël.