Le projet de loi portant réforme de l'ISCAE a été adopté en commission au Parlement et sera débattu, ce jeudi 28 juin, en séance plénière. Explications de Rachid Mrabet, directeur général de l'ISCAE. ALM : Le projet de loi portant réforme de l'ISCAE a été adopté au niveau de la Commission des secteurs sociaux au Parlement. Qu'est-ce que cette loi apporte comme transformations ? Rachid Mrabet : Le projet de loi vient certes d'être adopté à l'unanimité au niveau de cette commission de la Chambre des représentants, mais il lui reste encore d'autres étapes avant d'être adopté définitivement. Mais, c'est une étape très importante qui vient d'être franchie. Ce que la loi apporte c'est d'abord la conformité de notre texte fondateur avec la loi 00-01 de l'enseignement supérieur. Elle apporte, également, une nouvelle structure de fonctionnement avec une nouvelle dénomination : «Groupe ISCAE». Ainsi, à côté du groupe piloté par un directeur général choisi après appel à candidature, les instituts «ISCAE-Casablanca» et «ISCAE -Rabat» seront autonomes et dirigés par des directeurs choisis après appel à candidature. D'autres établissements pourraient être créés au niveau des régions pour accompagner leur développement économique. Les nouveaux instituts régionaux vont permettre de former des cadres et des compétences qui serviront le développement régional. Le nouveau texte donnera, par ailleurs, la possibilité aux établissements de développer la recherche en gestion et de former au niveau doctorat. Dans notre pays, beaucoup d'écoles publiques et privées ouvrent leurs portes et de nouvelles filières de gestion sont créées au niveau des facultés, nous formerons des enseignants pour ces structures et des consultants pour les entreprises. Par la recherche et le doctorat, l'ISCAE ambitionne de se positionner comme un établissement de qualité qui joue aux premiers rangs parmi les établissements prestigieux au niveau du bassin méditerranéen. Nous voulons nous comparer à des établissements prestigieux et jouer dans la cour des grands. Et cela nous pourrons le faire grâce à des relations de partenariat de premier plan que nous avions tissés avec des établissements étrangers de renom. La nouvelle loi va nous permettre, enfin, de passer au recrutement des Bac+2 pour suivre des études pendant trois ans avec un programme renouvelé et des méthodes pédagogiques plus performantes. Qu'en est-il de la formation ? Nous espérons améliorer la qualité de la formation et augmenter la compétitivité de nos lauréats qui auront un diplôme de niveau Master. Nous mettrons en place également une nouvelle administration moderne avec de nouvelles responsabilités, la création de deux pôles au niveau des instituts, le premier chargé de la formation, du conseil et de la mise à niveau des entreprises et le second chargé de la formation académique et au niveau du groupe, un secrétariat général et une direction chargée de la communication et des relations extérieures. Autre point important, le texte permettra aux étudiants de bénéficier de stages d'une plus longue durée : de six mois voire d'une année. Nous allons pouvoir leur donner la possibilité de mieux connaître l'environnement de l'entreprise et leur immersion dans le milieu des affaires sera plus renforcée. Quelles sont les étapes qui suivront l'adoption de cette loi ? Il va falloir préparer les décrets et les faire adopter, dessiner les contours des nouveaux programmes et mettre en place la nouvelle structure. L'essentiel est maintenant fait, ce qui reste à faire c'est la mise en œuvre. Et à cet égard, il faut noter que des projets existent, ils vont faire l'objet de discussions en interne pour les enrichir, les modifier et les adopter par les instances légales internes et externes avant leur mise en œuvre. Sur un autre registre, il y a lieu de noter que nous sommes en train de préparer la certification de notre administration. Vers le mois de novembre ou décembre prochains, si tout va bien, notre administration sera certifiée ISO, ce qui va nous permettre d'avoir une administration à la hauteur de notre pédagogie. Nous sommes également en train de recruter de nouveaux enseignants dans les disciplines de gestion qui vont venir renforcer le potentiel enseignant actuel. De même que des travaux sont actuellement en cours pour recevoir les nouvelles structures administratives et pédagogiques. Qu'en est-il de la polémique qui a été créée autour de cette réforme ? Toute cette polémique qui a été créée autour de la réforme de l'ISCAE n'est rien d'autre qu'une péripétie, un petit orage d'été sans importance. Ce qui est important c'est qu'aujourd'hui l'ISCAE dispose d'un texte qui va lui permettre d'ouvrir de nouvelles pages de son histoire. A cet égard, je voudrais féliciter mes collègues enseignants pour leur contribution efficace dans la conception et le suivi de ce projet qui est le leur et qu'ils ont défendu avec courage. Le personnel administratif dans son ensemble et par son sérieux et sa fidélité à l'établissement a également contribué à ce résultat collectif. Les étudiants actuels et anciens, par leur soutien et leur intelligence, ont permis que notre travail soit mené dans la sérénité malgré toutes les manigances. Je ne peux oublier d'associer à ce résultat mes proches collaborateurs, les directeurs, d'abord, qui étaient de toutes les actions et que je félicite, et mon assistante avec son secrétariat, ensuite, qui ont toujours fait du bon travail et que je remercie.
Comment vous appréhendez cette nouvelle réforme ? Avec beaucoup de sérénité. Une réforme, c'est un changement. Et le changement est toujours difficile. Il est normal qu'il y ait des obstacles et des résistances car le changement ne se fait pas facilement, il faut du travail et du sérieux. Et le sérieux finit toujours par payer.