Cette pirouette n'est pas sans me rappeler une célèbre pub du Loto : cent pour cent des gens qui ont gagné le Loto l'ont joué. C'est l'évidence. Pour pouvoir gagner, il faut commencer par jouer. De même que pour faire des heures supplémentaires exonérées, il faut d'abord avoir du travail. A la France qui se délite, Sarkozy avait promis la France du mérite. Une société de labeur et de sueur. La France de l'aube et de l'argent défiscalisé. Cette société-là se résume bien dans la formule qui a fait sa gloire: travailler plus pour gagner plus. En somme, du gain additionnel pour un effort additionnel. Cette pirouette n'est pas sans me rappeler une célèbre pub du Loto : cent pour cent des gens qui ont gagné le Loto l'ont joué. C'est l'évidence. Pour pouvoir gagner, il faut commencer par jouer. De même que pour faire des heures supplémentaires exonérées, il faut d'abord avoir du travail. C'est un challenge dans une société, qui a près de 9% de chômeurs et quelque 7 millions de pauvres, que de vouloir résorber ces plaies par les heures supplémentaires. Quand bien même défiscalisées. Autre évidence, c'est que pauvreté et chômage sont principalement concentrés dans les quartiers difficiles et les banlieues de déshérence. Et que fait Sarkozy? Il confie le dossier à Christine Boutin et Fadéla Amara. Franchement, c'est à ne rien y comprendre. Si c'est du volontarisme politique, il doit y avoir une erreur de casting quelque part. Si c'est du symbolisme, il faudra qu'on nous explique son sens ésotérique. Peut-être est-ce un double message de mépris et de cynisme ? C'est que la Politique de la ville est mise bien bas avec cet attelage fait de bric et de broc. On pouvait espérer, pour une fois, voir les quartiers confiés à des femmes ou à des hommes de premiers plans. Et voilà qu'ils sont prêtés à des acteurs de petites factures. Plus grave. Avec Christine et Fadéla, il y a un gros risque. Ce duo, rien que par frottements, risque même de provoquer des étincelles alors qu'il est appelé à exercer dans des espaces inflammables, c'est vous dire. Miséreuse banlieue. Réceptacle des jeunes profs inexpérimentés et des flics bizutés, elle qui a tant besoin de gens d'expérience et de talent, la voilà maintenant sous la houlette de femmes symboliques et, il faut le dire… un peu hystériques. Tu parles d'un traîneau ! Boutin et le boute-en-train. Une religieuse intégriste portant la Bible en bandoulière. Et une banlieusarde, nouvelle Jeanne d'Arc des cités portant le glaive de la laïcité dans son combat contre les autres intégristes, barbus ceux-là. N'est-ce pas curieux ? On n'est plus dans la politique. On est dans l'allégorique. L'usage des symboles, chez le Sarko de l'ouverture et de la diversité est évident. Talentueux même. Mais point trop n'en faut. La gauche a failli, péché et merdé. Oui. Est-ce une raison pour que lui il en fasse des tonnes? Il y a symbole et symbole. Je ne sais pas pour Boutin, mais Sarkozy ne doit pas ignorer que, dans les banlieues, Amara est détestée. Bien plus que lui. Création du PS et surtout créature du logiciel médiatique, elle a, sans vergogne, capitalisé la mort tragique de Sohane, brûlée vive, pour en faire un argument de son rachitique curriculum vitae. Son discours laïcard séduit les bobos. Il passe très mal dans les quartiers dont il aura à s'occuper. Je vous fiche mon billet qu'elle n'y fera pas long feu.