C'est quasiment acquis. Les droits d'importation du blé tendre passent de 60% à 30% et du blé dur de 85% à 55%. Une circulaire ministérielle à paraître ce jeudi 21 juin devrait le confirmer. Les droits d'importation du blé connaîtront une baisse substantielle. La question a été étudiée lors du dernier Conseil de gouvernement, mais souligne-t-on dans les milieux professionnels, il n'y a pas encore eu d'accord sur le chiffre. «Le montant des droits de douane a été réduit à 40% contre 60% actuellement, mais, depuis il y a un tel renchérissement des prix sur le marché mondial qu'il est devenu impossible de s'en sortir à un tel taux», souligne Bouchaib El Haddaj, directeur de la Fédération nationale des céréales et légumineuses (FNCL). Ce qui laisse entrevoir une autre baisse. «Le taux pourrait être ramené à 30%», confie M. El Haddaj. Le texte final de la circulaire instaurant le nouveau taux des droits d'importation est attendu pour ce jeudi. Le secteur connaît une conjoncture très particulière. «C'est une situation que l'on n'a pas vécu depuis longtemps», affirme M. El Haddaj. «La récolte nationale est nulle, à cela s'ajoutent une rupture des stocks et une flambée des prix à l'échelle internationale», fait-il constater. Les besoins immédiats en blé tendre, souligne M. El Haddaj, sont estimés à quelque 3 millions de tonnes, soit l'équivalent de la consommation nationale. «Tout doit être importé», dit-il. Et cela, dans l'immédiat. Généralement, pour protéger la récolte nationale, des mesures de durcissement des droits d'importation sont prises pendant les mois de juin et juillet, l'importation ne commençait que vers le mois d'août. Ce ne sera pas le cas cette année. L'importation devrait commencer dès que sera rendue publique la circulaire ministérielle. Normalement, explique-t-on auprès du milieu professionnel, les droits d'importation sont fixés à 60% pour le blé tendre et 85% pour le blé dur. Ces chiffres seraient ramenés à 30% et 55% respectivement. Et ce, pendant toute l'année. Pour une saison ordinaire, et afin de sauvegarder la récolte nationale, les taux des droits d'importation sont portés pendant la période juin-juillet à 170%. À noter que vu son faible impact sur la consommation nationale, le blé dur ne représente pas d'intérêt majeur. Par ailleurs, il est à rappeler que le Maroc a lancé, lundi 18 juin, deux appels d'offres internationaux pour la fourniture de 500.000 tonnes de blé afin de compenser une récolte nationale sévèrement affectée par la sécheresse. L'appel d'offres concerne 250.000 tonnes de blé américain et 250.000 tonnes de blé de l'Union européenne pour refaire le stock national. Les livraisons sont prévues jusqu'au mois d'octobre dans les ports marocains. Ces deux appels d'offres entrent, explique-t-on, dans le cadre d'accords tarifaires préférentiels conclus entre le Royaume et les Etats-Unis d'une part et entre le Maroc et l'Union européenne d'autre part. Toutefois, étant donné que la circulaire portant réduction des droits d'importation n'est pas encore publiée, l'appel d'offres a été reporté à ce jeudi, nous confie-t-on. Les résultats de ces appels d'offres devraient être connus vers la mi-juillet, souligne-t-on.