La HACA a publié une décision relative à la répartition du temps d'antenne en pré-campagne électorale. Cette décision qui prévoit la règle 40-30-30 suscite déjà la colère de quelques partis politiques. La HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) devait publier, au dernier Bulletin officiel, sa décision relative à la répartition du temps d'antenne en période de pré-campagne électorale. La période concernée par l'application de cette décision (n°14-07) s'étale du 13 juin au 25 août, soit jusqu'à la veille du démarrage de la campagne électorale proprement dite. Selon la décision de la HACA, les partis politiques disposant d'un groupe parlementaire, que ce soit à la première ou à la deuxième Chambre ou les deux, auront droit, ensemble, à 40 % du total du temps d'antenne. Ils sont suivis aussi bien par les partis représentés au Parlement que par ceux qui n'y disposent d'aucun siège à raison de 30% pour chaque catégorie. Une source à la HACA explique que cette décision s'applique à tous les médias audiovisuels sans distinction entre secteur privé et secteur public alors qu'il revient au ministère de l'Intérieur de décider pour la campagne électorale proprement dite. Cette décision est valable également pour toutes sortes d'émissions : interviews, tables rondes et magazines d'info... La décision de la HACA suscite déjà des mécontents parmi les partis politiques. Le PPS, membre de la majorité gouvernementale, aurait déjà exprimé des réserves en estimant qu'il était «injuste» que les partis représentés au Parlement aient droit au même traitement que ceux qui n'y figurent pas. Dans une déclaration à ALM, c'est Mohand Laenser qui exprime, quant à lui, les réserves du MP, un parti fort de la fusion des trois composantes de la famille harakie. «Nous sommes d'accord sur le principe que les médias audiovisuels doivent être ouverts à tous les partis politiques, mais nous estimons que ce calcul n'est pas conforme à la règle de la représentativité», estime M. Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire. «Je ne comprends pas que des partis qui représentent 80 % des forces politiques au Parlement se voient attribuer un temps d'antenne presque équivalent à celui imparti aux partis qui n'ont qu'un ou deux députés», explique le responsable haraki. Pour ce qui est des passages sur les médias publics lors de la campagne électorale, des responsables du gouvernement avaient déjà dévoilé, lors d'une rencontre avec les leaders des partis politiques, un projet dans ce sens. Selon un exposé de Nabil Benabdellah, ministre de la Communication, les partis politiques dotés d'un groupe parlementaire au niveau de la première Chambre (moins d'une dizaine) auront droit à des passages de 9 minutes à trois reprises. Cette durée est ramenée à 7 minutes et trois passages pour les partis représentés au Parlement alors que les partis qui ne disposent d'aucun siège à l'hémicycle auront droit à un passage de 5 minutes et pourraient bénéficier d'un passage supplémentaire de la même durée s'ils apportent la preuve d'avoir présenté des candidats dans 50 des 95 circonscriptions électorales. Lors de la même rencontre, les partis politiques avaient été informés de la décision des autorités gouvernementales de la majoration de la contribution de l'Etat au financement de la campagne électorale de l'ordre de 50 millions DH pour atteindre un total de 200 millions DH. Chaque parti a déjà droit à une avance de 500.000 DH.