Lors d'un entretien accordé à Oxford Business Group, le président sénégalais a mis en avant la qualité des relations économiques entre son pays et le Maroc. Entre le Maroc et le Sénégal, les relations économiques et le monde des affaires se positionnent aujourd'hui au centre des enjeux. Elles se développent parallèlement en de bonnes relations au plus haut niveau politique. C'est ce que ressort d'un entretien accordé par le président sénégalais, Me Abdoulay Wade, au groupe Oxford Business (OBG). «Ce type de relations se développe avec ou sans la coopération des responsables des deux pays», a déclaré Wade à OBG, souligne un document émanant de ce dernier. «Il faut également rappeler que le secteur privé inclut aussi le secteur informel.», note le document citant le président sénégalais. Toutefois, l'intégration des secteurs privés «ne se limite pas aux secteurs informels des deux pays», précise le texte d'OBG. Pour étayer cette thèse, le partenariat de Royal Air Maroc et d'Air Sénégal International est cité comme un exemple du “mariage des compétences des deux économies». «C'est le mariage du sens de l'organisation marocaine et de l'intelligence des Sénégalais.», souligne le chef de l'Etat sénégalais. Me Wade a également mis en avant, précise-t-on auprès d'OBG, la présence des banques marocaines sur le territoire sénégalais, avec les «importantes avancées» que connaît la BMCE Bank, présente au Sénégal depuis 2003, et Attijariwafa bank depuis 2006. Il n'en demeure pas moins, fait-on noter, que les échanges commerciaux «restent à développer ». La balance des échanges commerciaux entre les deux pays a à peine atteint 55 millions de dollars en 2006. «Me Wade a déploré le manque d'information dont disposent les Sénégalais sur ce que le Maroc peut apporter au développement économique du pays», souligne le document d'OBG. Et ce ne sont pas les opportunités d'affaires qui manquent. En effet, les échanges bilatéraux disposent d'un «énorme potentiel», d'après le chef de l'Etat, qui a invoqué l'exemple de teintures produites au Maroc, exportées vers la France puis importées au Sénégal, fait-on remarquer. Pour améliorer la situation, une exposition permanente à Dakar de produits et services marocains «serait nécessaire», précisent les responsables d'OBG. Et ce afin de «soutenir l'élan donné par les expositions annuelles ponctuelles». Le président a donc appelé, souligne le texte, les investisseurs et chefs d'entreprises marocains à «s'implanter ou du moins à s'engager dans l'assistance technique». Par secteur d'activité ou les deux parties sont appelées à coopérer pleinement, l'agriculture vient en tête des priorités. Elle est également au premier rang dans la stratégie de développement national du Sénégal. En ce sens, Me Wade a complimenté l'efficacité et l'expérience des compagnies marocaines engagées dans le domaine de l'irrigation. «Le Sénégal a besoin de l'assistance technique de ces sociétés marocaines pour valoriser les 240 000 hectares dont nous disposons tout au long du fleuve Sénégal», a déclaré Me Wade, cité par OBG. Cela n'engendre pas pour autant de concurrence entre les deux économies pour le moment, tient-on à souligner. Bien que le Sénégal cherche à se positionner sur certaines niches semblables à celles du Maroc, comme l'offshoring à travers les centres d'appels, «les niveaux de développement ne sont pas les mêmes», souligne OBG. En effet, selon Me Wade, le Maroc a beaucoup plus d'expérience dans les centres d'appels que le Sénégal : «On ne peut donc pas encore parler de concurrence dans ce secteur».