Pour Boubker Benbada, secrétaire général de la Fédération royale marocaine de judo, cet art martial se porte bien au Maroc. ALM : Cette année, aucun club étranger ne participera au «Tournoi international de judo d'El Jadida » qui aura lieu ce samedi. Quelle en est la raison ? Boubker Benbada : On avait invité certains clubs français. À la dernière minute, ils nous ont informé qu'ils ne pouvaient pas venir en raison du championnat français qui devra se tenir bientôt. Cependant, cette neuvième édition du tournoi d'El Jadida ne manquera pas d'intérêt. L'événement connaîtra, toutefois, la participation de clubs venus de plusieurs villes du Royaume : Casablanca, Salé, Marrakech, Al Youssoufia…etc. En somme, une vingtaine d'équipes seront présentes. Chaque équipe sera composée de cinq garçons et de trois filles évoluant dans diverses catégories. Ce tournoi sera une occasion pour les judokas de se retrouver afin d'améliorer leurs techniques. C'est aussi une occasion pour les clubs de préparer les prochains championnats nationaux, par équipes, prévus pour le 2 juin. Quelle est actuellement la place du judo marocain dans le continent africain ? Le Maroc a été toujours classé parmi les trois premiers pays africains. Nos judokas font de très bonnes prestations durant des tournois comme ceux de Casablanca, de Tunis, et récemment celui de l'Afrique de Sud. D'ailleurs, durant ce dernier tournoi, les Marocains ont décroché huit médailles, dont trois médailles d'or. Un très bon résultat dans la mesure où 18 pays étaient représentés. C'est vrai que la plupart des judokas marocains chevronnés sont convertis en arbitres ou ont préféré jeté l'éponge, car ils se sont aperçus qu'ils étaient dépassés. Mais la relève est assurée. On a actuellement plusieurs jeunes talents qui ne cessent de monter en puissance. De manière générale, on peut dire que le judo Marocain est en plein essor. En septembre, il y aura les championnats du monde qui se vont se tenir à Rio de Janeiro au Brésil. Comment évaluez-vous les chances des judokas marocains ? La direction technique choisira, pour cette échéance, les meilleurs éléments capables de réaliser une bonne prestation. Le Maroc sera représenté par une équipe composée de sept garçons et sept filles. Je ne peux, cependant, pas pronostiquer sur les médailles, car il y aura des pays comme le Japon et la Corée qui ont de grosses pointures. Tout ce que je peux dire, c'est qu'on fera de notre mieux pour que la participation marocaine ne passe pas inaperçue. Quels sont les principaux obstacles auxquels le judo marocain est confrontés ? Les clubs marocains souffrent du manque de moyens, mais cela ne les empêche pas de participer en masse aux différents tournois organisés sous l'égide de la fédération. Chez nous, le judo s'exerce dans un cadre amateur. Dans certains pays, cet art martial attire de plus en plus les sponsors en raison principalement de sa popularité qui a monté en flèche ces dernières années. On espère qu'au Maroc les sponsors s'intéresseront d'avantage à ce sport. Actuellement, on fait un travail de longue haleine qui commence déjà à donner son fruit. À quand un champion olympique marocain ? Avant d'arriver aux Jeux olympiques, il faut d'abord passer le cap des éliminatoires. Chez les hommes, l'Afrique sera représentée par 21 judokas, trois par catégories. Côté dames, il y aura 14 combattants, c'est-à-dire deux par catégories puisqu'il y a sept catégories. Pour être qualifié, un judoka doit rassembler le plus grand nombre de points qu'il gagne au fur et à mesure durant les tournois internationaux. Une médaille d'or vaut 30 points, l'argent 20 points et le bronze entre 10 et 15 points. Mais tout va se jouer lors des championnats d'Afrique qui se dérouleront au Maroc en mai 2008, car les vainqueurs récoltent 200 points d'un coup. On espère que nos judokas seront à la hauteur.