L'amphithéâtre de l'école des infirmiers de l'hôpital Al Farabi a accueilli, les 18 et 19 mai, les 4èmes journées médicales. Trois conférences et vingt et une communications ont été suivies par une centaine de médecins représentant les différentes villes de l'Oriental. Des thèmes se rapportant au diabète et au tabagisme ont fait l'objet d'un débat approfondi. Les médecins qui ont participé aux communications ont dressé un état des lieux sur les réalités médicales et les avancées réalisées dans le domaine. De la tuberculose, du système nerveux central au kyste hydatique primitif, les communications ont suscité plusieurs interrogations sur le comment d'une implication de tout le corps médical dans une approche globale et concertée. Les quatrièmes journées Al Farabi font partie d'un programme de formation continue au profit des médecins. «La particularité de ces journées est que les exposés ont été réservés aux recherches effectuées au niveau de la région par des médecins exerçant dans l'Oriental. Une première dans notre région. D'habitude ce sont les gens des CHU qui font ce type de travaux», confie à ALM docteur Mohammed Benajiba du comité d'organisation. Oujda est la troisième ville, après Rabat et Casablanca, à avoir fait ce type de choix. «Ce ne sont pas des communications livresques car, chacun dans son domaine a présenté ce qu'il a fait en présence de professeurs confirmés dans leurs spécialités. Il a fallu exposer les expériences des uns et des autres pour constituer une banque de données sur la fréquence et les types de pathologie qui dominent dans la région. Et c'est dans un cadre d'encouragement à la recherche que nous avons réservé six prix aux meilleures communications et posters», ajoute docteur Benajiba. Dans sa communication, la rhumatologue Rabia Abbassi a présenté une étude épidémiologique des affections rhumatismales dans la région orientale. C'est une rétrospective sur un échantillon de 400 malades suivis en consultation durant une période de quatre ans (mai 2003-avril 2007). Il y a des pathologies qui émergent du lot telle l'arthrose et la pathologie vertébrale commune à tout ce qui est lié au sciatique. C'est plus fréquent par rapport au reste du Royaume. Ces pathologies qui touchent toutes les tranches d'âge entre 5 et 89 ans sont plus répandues aux alentours de 51 ans. Plus de 200 cas se situent entre 40 et 60 ans. La fréquence des cas chroniques est plus prépondérante que les cas aigus. La composante sexe ratio est déséquilibrée puisque c'est la femme qui est la plus touchée. Ce sexe ratio est de l'ordre de trois femmes malades pour un homme. «On peut dire que les rhumatismes touchent en premier lieu la femme. Est-ce parce que les femmes consultent plus ? Est-ce qu'elles sont plus malades ? Est-ce que les hommes ne consultent pas souvent pour cette pathologie ? Toutes les éventualités sont possibles. D'autres études épidémiologiques sont souhaitables afin d'établir une stratégie des soins pour les affections rhumatismales à l'échelle régionale et nationale», a-t-elle ajouté. Pour les organisateurs, ces journées concrétisent leur adhésion au principe de formation continue qui est devenue une nécessité pour les professionnels de la santé. Cette formation s'inscrit dans le cadre d'une obligation déontologique mais aussi morale vis-à-vis du patient. A cette occasion, les médecins de l'Oriental ont lancé un appel pour la création d'un conseil national de formation médicale continue afin de généraliser et réglementer ce type de formation.