Mohamed Sajid a nié avoir violé la loi dans l'affaire des lots de terrain cédés à Marjane. Pour le maire UC de Casablanca, le conseil de la ville est souverain pour prendre une telle décision. Mohamed Sajid a nié avoir violé les lois en vigueur en relation avec la cession de lots de terrain, situés à l'arrondissement de Sidi Othmane, à Marjane comme l'avait décidé, lors de sa session d'avril, le conseil de la ville. Le maire UC de Casablanca répond ainsi à la polémique créée par les conseillers PJD (Parti de la justice et du développement) qui avaient été jusqu'à menacer de recourir à la justice pour casser la décision du conseil de la ville. Ces derniers estiment que le maire et le conseil de la ville de Casablanca avaient outrepassé leurs prérogatives d'abord en allant à l'encontre d'une décision, datée de 2005, concernant les mêmes lots de terrain, mais aussi en procédant à la cession des mêmes lots sans recourir à la procédure des appels d'offres. Interrogé par ALM, Mohamed Sajid estime que «le conseil d'arrondissement de Sidi Othmane n'a pas vocation à prendre une décision à portée régionale. La polémique n'a pas lieu d'être. Il s'agit d'un projet structurant dans une région-dortoir et qui vise à tirer toute la zone vers le haut puisqu'il est question non pas uniquement d'un Marjane, mais de plusieurs autres entités», explique le maire de Casablanca qui dénonce l'«angle étriqué» choisi par les conseillers PJD. Ces derniers, en plus des arguments «légaux» qu'ils avaient étalés pour dénoncer la cession, ont tiré la sonnette d'alarme quant à une éventuelle commercialisation de boissons alcoolisées dans cette zone populaire. «Cela ne relève pas de nos compétences au conseil de la ville, mais, par contre, je suis disposé à donner gratuitement ces lots de terrain pour gagner le pari de la compétitivité et créer des emplois dans une zone comme Sidi Othmane», ajoute M. Sajid qui affirme que «le conseil de la ville a déjà pris des décisions semblables après examen en commission, délibération et vote». Les conseillers PJD ont mené campagne contre ce projet. Ils ont estimé que le conseil de la ville a violé la loi en prenant une telle décision qui va à l'encontre d'une décision, en 2005, du conseil d'arrondissement de Sidi Othmane prévoyant réserver les mêmes lots de terrain, objet de la polémique, à de petites entités industrielles. Les conseillers islamistes ont, par la suite, eu recours à l'argument «alcool» pour dénoncer le projet entériné par le conseil de la ville. D'ailleurs, c'est l'un des arguments utilisés par le député de Bernoussi, Abdelkarim Lehouichri, qui a adressé une question écrite à Chakib Benmoussa lui demandant d'intervenir pour invalider la décision du conseil de la ville. La décision de céder les lots de terrain de Sidi Othmane à Marjane a été prise le 7 mai dernier par 29 pour, 8 contre et deux abstentions. La société se donne 18 mois pour réaliser une grande surface dans cette zone et qui fera figure de noyau dur pour tout un parc de commerce et de services. Le projet nécessitera un investissement de 600 millions de dirhams et créera près de 1.500 emplois directs. Des observateurs de la chose publique casablancaise mettent cette polémique, une de plus, sur le compte des préparatifs des élections législatives de 2007 et sur le compte d'une pré-campagne du PJD dans l'un des plus grands arrondissements de la métropole. «Candidat, probablement» Interrogé par ALM quant à une éventuelle candidature aux prochaines élections législatives du 7septembre 2007, le maire de Casablanca affirme qu'il sera «candidat, probablement». Mohamed Sajid n'a toutefois pas précisé dans quelle circonscription il allait se porter candidat.