L'appel d'offres international lancé, en décembre 2006, pour la sélection de deux opérateurs pour le contrôle technique des véhicules a livré son verdict. Deux géants, un allemand et un suisse, ont été sélectionnés. L'ère des petites sociétés de contrôle technique des automobiles est révolue. Le groupe suisse SGS et son homologue allemand Dekra ont été déclarés adjudicataires au terme d'un appel d'offres lancé le 15 décembre 2006 pour la sélection de deux opérateurs organisés en réseaux. Cette opération intervient, rappelons-le, dans le cadre du plan stratégique intégré d'urgence de sécurité routière. Un plan qui a vu aussi l'adoption d'un nouveau cahier de charges et qui marque une étape importante dans la lutte engagée par le ministère de l'Equipement contre l'insécurité routière. Les deux groupes retenus ont été invités à créer, avant la fin du mois de juin, deux sociétés de droit marocain qui seront nommément autorisées par l'administration à exploiter des réseaux nationaux de centres de visites techniques. Il est à rappeler que l'appel d'offres, ouvert le 15 février, a connu un franc succès . En plus de SGS, groupe d'origine suisse, employant 45 000 personnes avec un chiffre d'affaires dépassant les 2 milliards d'euros, et de Dekra, groupe allemand employant 15 000 personnes avec un chiffre d'affaires dépassant le milliard d'euros, deux autres leaders mondiaux étaient présents dans cet appel d'offres. Il s'agit de TUV Sud (Groupe d'origine allemande, employant 11.000 personnes, avec un chiffre d'affaires dépassant le milliard d'euros) et de l'espagnol Applus Iteuve Technology. Ce dernier Groupe d'origine espagnole, emploie 6.700 personnes, avec un chiffre d'affaire dépassant les 500 millions d'euros. Les deux nouveaux réseaux seront présents sur l'ensemble du territoire marocain, avec une implantation globale de près de 219 lignes de contrôle réparties entre les 40 CVT SGS et 37 CVT Dekra. Détail important, les deux opérateurs ont exprimé leur intérêt à rallier sous leur enseigne des CVT existants et ont développé, à cette fin, des approches marketing et offres de labellisation à proposer aux professionnels présents actuellement dans le marché national du contrôle technique. Dans le dernier rapport ministériel sur ces centres de visite technique, le tableau était plutôt terne : 65% des CVT disposaient de moins de deux agents visiteurs pour les véhicules. En plus 61% ne disposaient pas de locaux conformes aux normes requises. Dans 90% des centres, les équipements requis ne sont pas au complet. Ces défaillances d'un maillon important de la sécurité routière dans un pays où 92% du parc automobile roulant dépasse les 5 ans d'âge, sont sans doute pour quelque chose dans le taux de sinistralité des routes marocaines. D'autant que, selon le même rapport, dans 30% des cas, les accidents sont dus à un état mécanique défectueux où d'au moins l'un des véhicules est impliqué. D'où l'importance du chantier de la mise à niveau des centres de visite technique. Reste à se demander si la pilule passera avec douceur dans un secteur qui vivait jusque-là sur une confortable rente. Conditions spéciales Le cahier des charges général n°143/ SecMin/06 du 14 décembre 2006, portant organisation du contrôle technique des véhicules, précise les conditions dans lesquelles une société de droit marocain est autorisée à ouvrir et à exploiter un réseau de centres de visite technique. L'opérateur peut, après accord de l'administration, fournir des services ou effectuer des prestations complémentaires à ses clients à condition que ces services ou prestations ne soient pas liés au commerce et à la réparation des véhicules. L'article 16 précise que «les centres de visite technique exigés doivent impérativement être des centres propres à l'opérateur, c'est-à-dire des centres ouverts par un investissement propre effectué par et pour le compte de l'opérateur lui-même, et à l'exclusion de tout centre préexistant que l'opérateur peut rallier».