En mettant en place une nouvelle stratégie pour le commerce de gros de fruits et légumes, la FEMMAG veut faire face à la concurrence des grandes surfaces. Chamboulement dans le commerce de gros. Désormais, cette filière veut s'organiser selon le vieux principe de «L'union fait la force». Il s'agit de faire face à la concurrence des grandes surfaces qui court-circuitent les marchés de gros, en négociant directement avec les producteurs agricoles. Un problème qu'entend résoudre la nouvelle stratégie pour le commerce de gros de fruits et légumes qui sera présentée vendredi 18 mai à Fès lors de la toute première convention du secteur sous un thème des plus évocateurs «Ensemble, la réforme des marchés de gros devient possible». En effet, la Fédération marocaine des marchés de gros (FEMMAG) a commandé une analyse auprès du cabinet Adrien Stratégie & LH Consulting pour tracer les jalons de cette stratégie. «Le tableau est sombre eu égard aux efforts d'adaptation de la filière face aux contraintes internes et externes. Ce faisant, la profession est décidée de se prendre en main et sa réussite passera inévitablement par l'organisation et la mise à niveau des marchés de gros», note Hamid Louale, président de la FEMMAG. Ce cabinet recommande ainsi une organisation défensive. Sur le plan individuel, cette démarche a pour objectif d'aider les entreprises à résister à la « pression » d'une production organisée et à celle d'une distribution concentrée. Sur le plan collectif, il est question de se regrouper sur des activités et même de créer des marchés de gros alimentaires comprenant d'autres produits comme les fleurs et la volaille. De la défensive, les professionnels de ce secteur veulent passer à l'offensive. En amont, cette fédération compte maîtriser la production, être un acteur influent et créer un système d'information pour les grossistes. En aval, les grossistes se lanceront dans la distribution, en encourageant la mise en place de franchises. En fait, l'étude menée par ce cabinet a montré une concentration en aval et en amont. Avec 25% de la commercialisation des fruits et légumes au stade de détail, la grande distribution assiste à une montée en puissance du hard discount dans les grandes surfaces. En amont, il est question de se doter des moyens de conservation pour alléger la contrainte de maturité. Selon cette étude, le nombre de grossistes a chuté de 30 % depuis 1997. En majorité, il s'agit de structures familiales encore loin des normes de qualité pour un secteur où la fraîcheur est un élément primordial. C'est dans ce sens que cette fédération veut moderniser cette filière qui s'inscrit dans le plan de relance du commence intérieur (Voir ALM N° 1374). La mise à niveau du secteur est l'un des points saillants du plan d'action de la FEMMAG qui sera présenté également vendredi. Mais, quel est l'incident de ces changements sur le consommateur lambda ? «Vous savez, la consommation des fruits et légumes est en baisse. La portion quotidienne par Marocain ne dépasse guère les 270 g, loin donc de la moyenne internationale qui est de 600 g. Avec cette réforme, le consommateur ne subira plus ces fortes fluctuations des prix de certains produits agricoles», tient à préciser le président de la FEMMAG.