Ligue des champions. Au terme d'une rencontre spectaculaire entre deux ténors du football européen, Manchester s'est imposé in extremis face au Milan AC sur un but de Wayne Rooney inscrit dans les arrêts de jeu. Manchester United a beau briller en Ligue des champions seulement par intermittence - première demi-finale depuis 2002 -, mais c'est toujours à Old Trafford où s'écrivent ses plus impressionnantes pages en C1, comme cette victoire in extremis, mardi soir, en demi-finale aller de la Ligue des champions. Les Red Devils l'ont, en effet, emporté sur l'AC Milan (3-2) grâce à un but de Wayne Rooney inscrit dans les arrêts de jeu. Rooney, auteur d'un doublé, tout comme le Brésilien du Milan AC Kaka, trompait Dida d'une frappe sans contrôle des 18 mètres d'une rencontre d'une qualité et d'une intensité exceptionnelles. Avant la rencontre, l'Angleterre avait tendance à croire que ses trois demi-finalistes entérinaient son hégémonie de l'Europe, que le football italien, vieux et lent, appartenait à l'histoire et ne résisterait pas à la vitesse anglaise et au «meilleur joueur du monde », Cristiano Ronaldo. C'était oublier que Milan a en Kaka un autre «meilleur joueur du monde». La lassitude des Red Devils en Championnat et leur défense décimée par les blessures (Vidic, Neville, Ferdinand et Silvestre) laissaient les Italiens espérer un bégaiement de l'histoire, et une revanche italienne, deux semaines après la déroute de l'AS Roma (7-1). Tout a débuté comme sur un nuage pour les Mancuniens dans leur Théâtre des Rêves, le portier milanais Dida expédiant maladroitement dans ses propres filets une belle tête sur corner de Cristiano Ronaldo dès la cinquième minute. Déchaîné, United se ruait alors à l'assaut à la recherche de l'ouverture de la marque, mais les Italiens, forts de leur expérience de ce type de confrontation, gardaient la tête froide. Les Lombards posaient leur jeu, cassaient le rythme anglais, attendaient que l'orage passe et que la défense expérimentale des Red Devils leur offre des occasions. La première était payante. Clarence Seedorf lançait Kaka au milieu de trois défenseurs bien statiques et d'un tir croisé dans le petit filet, le Brésilien ajoutait un huitième but à sa collection en Ligue des champions (22ème, 1-1). Le neuvième suivait quand Patrice Evra, Heinze et Darren Fletcher se marchaient dessus pour laisser Kaka aller ajuster Edwin Van der Sar d'un tranquille plat du pied droit (37ème, 1-2). Manchester allait se relancer à la 59ème minute grâce à Wayne Rooney (2-2), qui réceptionnait, à la limite du hors-jeu, une louche de Paul Scholes pour battre Dida de près. Les Reds ne renonceront pas. Ryan Giggs (70, 75) puis Ronaldo (85) n'exploitaient pas de bons coups francs. Mais sur un contre, décalé par Giggs, Rooney (90+1) marquait un second but précieux d'une frappe de la gauche. Les deux buts marqués à l'extérieur par les Italiens risquent cependant de peser lourd au match retour, dans une semaine à Milan. Seul club non anglais encore en lice, le Milan AC peut encore rêver d'atteindre la finale qu'accueillera, le 23 mai prochain, le Stade olympique d'Athènes, mais tout reste possible. L'attaquant Rooney de retour ! Wayne Rooney est né le 24 octobre 1985 à Croxteth, banlieue de Liverpool. Efficace, jeune et talentueux, mais quelquefois agressif, il inscrit son premier but en Premier League anglaise sous les couleurs de Everton contre Arsenal à l'âge 16 ans et 360 jours, soit un record national (le recordman actuel est James Vaughan, âgé de 16 ans et 271 jours). Il est transféré à Manchester United pour 27 millions de livres en 2004, soit le plus gros montant jamais versé pour un "teenager" ( - de 20 ans). Pour sa première apparition sous le maillot des Red Devils en septembre 2004, il s'offre un triplé face à Fenerbahçe en Ligue des Champions. Depuis ce coup de chapeau, il était en panne de but. Son but contre l'AS Rome le 4 avril 2007 y a mis fin. Le retour de cet attaquant en Ligue des champions se confirme après son doublé face au Milan AC.