Une délégation de hauts responsables marocains se trouve à l'ONU pour des rencontres avec les membres du Conseil de sécurité. Ces derniers doivent adopter une résolution vendredi prochain sur le Sahara. Une délégation de responsables marocains, en plus du président du Corcas, se trouvent aux Etats-Unis depuis quelques jours pour des rencontres avec les membres du Conseil de sécurité autour de l'initiative de négociation d'un statut d'autonomie pour la région du Sahara. C'est ainsi que, vendredi dernier, Taïeb Fassi Fihri, Fouad Ali El Himma et Khallihenna Oueld Errachid ont tenu des rencontres avec les membres du Conseil de sécurité pour rappeler la démarche qui a présidé à l'élaboration de l'initiative marocaine et ses principaux points tout en insistant que cette dernière reste ouverte aux négociations et ne fait nullement figure de décision unilatérale. Khallihenna Ould Errachid a affirmé, lors de ces rencontres, que les populations des provinces du Sud apportent tout leur soutien à l'initiative marocaine d'autonomie, unique solution viable et réaliste pour résoudre le conflit et mettre un terme aux souffrances de milliers de familles séparées à cause du complot fomenté autour de l'intégrité territoriale du Maroc. C'est la première fois que le Corcas prend part à de telles rencontres au niveau de l'ONU dont le Conseil de sécurité est appelé à trancher, vendredi prochain, quant au rapport qui a lui a été soumis par Ban Ki-moon et qui appelle à des négociations entre les parties concernées : le Maroc, le Polisario et l'Algérie. La délégation marocaine poursuivra sa série de rencontres avec les pays représentés au Conseil de sécurité, mais également auprès d'autres membres de l'ONU. Le même vendredi, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, soulignait que l'initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie dans la région du Sahara était «l'aboutissement d'un processus de consultations élargi, aux niveaux national et international». Peter Van Walsum a rappelé, lors d'une conférence de presse, que «l'autodétermination n'est pas synonyme d'indépendance comme l'attestent plusieurs expériences de par le monde». L'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara a remis les pendules à l'heure en s'exprimant également sur le "plan" soumis par le Polisario à l'ONU. Peter Van Walsum a affirmé avoir été «personnellement surpris» par la «proposition» du Polisario et dont il n'a jamais entendu parler «à aucun moment, au courant de son élaboration». «La proposition du Polisario est venue comme une surprise, du moins pour moi, d'autant plus qu'elle reprend les positions déjà connues», a ajouté l'envoyé personnel de Ban-Ki moon pour le Sahara. Peter Van Walsum, qui a aussi rappelé l'appel du secrétaire général de l'ONU à des négociations entre les parties au conflit, a évoqué le rôle de l'Algérie dans toute l'affaire. Il a estimé, dans ce sens, que le pays voisin jouait un rôle «prééminent et dominant» dans le conflit du Sahara. «Dans tout ce dossier, l'Algérie a joué un rôle prééminent et dominant et ce depuis 1975», a-t-il souligné. «Il serait complètement malhonnête de ma part de ne peut dire qu'ils (les Algériens) n'ont pas joué un rôle important», a-t-il ajouté. L'Algérie a toujours essayé de fausser le jeu en déclarant ne pas être directement concernée par le dossier du Sahara. Le pays voisin abrite les camps des Sahraouis séquestrés et apporte un soutien sans failles aux séparatistes. Quitte à prendre également à ses frais la propagande de Mohamed Abdelaziz et à faire jouer la manne pétrolière pour contrarier l'aboutissement de toute solution viable à ce conflit.