Maroc Telecom occupe la onzième place des plus grandes entreprises africaines, selon le classement établi par le magazine africain Business (basé à Londres et New York) sur la base de leur valeur marchande (Market Value). Attijariwafa bank n'est pas loin. Evaluée à 13,380 milliards de dollars, le leader national des télécoms est la première entreprise marocaine par la taille, 3ème opérateur dans son domaine en Afrique. La filiale de Vivendi n'est plus qu'à quelques encablures de son concurrent égyptien, Orascom Telecom, qui valait 14,449 milliards dollars au 31 décembre 2006. Le match entre les deux géants se fait désormais au profit du marocain qui progresse deux fois plus vite que son rival. Les deux entreprises nord africaines sont distancées par la sud-africaine Mtn Group, leader des télécoms en Afrique d'après les paramètres (combinant actifs et dettes) retenus par ce classement. Comme c'est toujours le cas, ce sont les grandes multinationales anglo-saxonnes domiciliées en Afrique du Sud qui occupent les sommets du hit-parade. Faisant plus de cinq fois la taille d'IAM, la société anglo-americaine PLC ( 71,889 milliards ) est la première compagnie africaine. Deux autres groupes du secteur Mines & Métaux, en l'occurrence BHP Billiton PLC et anglo-americain Platinium Corp LTD, arrivent en deuxième et troisième positions avec respectivement des valeurs marchandes de 45,1 et 26,3 milliards de dollars. La prédominance des secteurs des mines et métaux ainsi que ceux du gaz naturel et pétrole dans ce classement montre que l'économie du continent est encore grandement dépendant de l'extraction. S'agissant des banques, Attijariwafa bank est la première institution financière marocaine, première également en Afrique du Nord. Placé au 26 rang, sur la base d'une évaluation de 5,2 milliards de dollars, la banque marocaine est devancée dans son secteur d'activités par quatre banques sud-africaines évaluées à 5,6 et 17 milliards de dollars. Pour sa part, BMCE Bank est au 50ème rang (2,3 milliards de dollars). L'on remarque dans ce classement, la montée en puissance du groupe Douja Promotion (Addoha). Coté à 4,4 milliards de dollars par les auteurs du classement, le holding d'Anas Sefrioui (31e) devance le groupe ONA (42e ) lequel est évalué à 3,1 milliards de dollars. Dans la zone Afrique du Nord, la concurrence reste serrée entre Egyptien et Marocains au détriment des Algériens et Libyens. La prédominance dans ces deux derniers pays au sous-sol riche, des investisseurs étrangers sur les ressources pétrolières et gazières ainsi que des entreprises encore étatiques (rebut des années de la tradition socialiste) expliquent, selon les auteurs du classement, le retard des entreprises libyennes et algériennes par rapport à leurs consœurs africaines et maghrébines. L'absence du modèle économique tunisien dans le top 50 nord-africain (où l'on retrouve 34 entreprises égyptiennes et 16 marocaines) constitue presque une surprise aux yeux des analystes qui croient à une possible percée des firmes de ce pays dans les années à venir. Outre les deux géants du télécoms, Orascom et Maroc Telecom, cités ci-dessus, les top positions du classement nord-africain font apparaître Attijariwafa bank et Douja Promotion à la cinquième et sixième positions, suivies par Telecom Egypt et Vodafone Egypte. Dans le domaine des matériaux de construction, Lafarge Ciments, leader marocain (10ème entreprise nord-africaine), est évalué à 2,1 milliards de dollars devant Suez Ciment et la société Les Ciments du Maroc. D'une manière générale, les grandes entreprises nord-africaines ont vu leurs valeurs augmenter entre 2005 et 2006. Les processus de libéralisation et la croissance économique forte sont derrière cette tendance positive rendue aussi possible par des liens commerciaux d'un bon niveau avec l'UE.