Le chef du gouvernement portugais, José Socrates, copréside avec son homologue Driss Jettou, les 16 et 17 avril à Rabat, les travaux de la 9ème réunion de la haute Commission mixte. Objectif : donner un nouvel élan à la coopération bilatérale. Après l'Espagne et la Belgique, c'est au tour du Portugal de renforcer sa coopération avec le Royaume. Le chef du gouvernement portugais, José Socrates, effectue les 16 et 17 avril une visite à Rabat, en compagnie d'une importante délégation de ministres et d'hommes d'affaires, pendant laquelle il coprésidera avec le Premier ministre, Driss Jettou, les travaux de la 9ème réunion de la haute commission mixte. Le volet économique sera au centre de cette réunion, qui sera marquée par la mise en place d'une association maroco-portugaise d'affaires, la tenue d'un séminaire économique entre les hommes d'affaires des deux pays et la signature de plusieurs accords de coopération. Indicateur de taille de l'impulsion que Rabat et Lisbonne veulent donner à cette coopération, le volume de la ligne de garantie des crédits accordée au Maroc sera revu à la hausse. Autre signal, et non pas des moindres : cette réunion intervient à la veille de la prise par le Portugal de la présidence tournante de l'Union européenne, prévue à partir de juillet 2007. Au même titre que l'Espagne, la Belgique, et plus encore l'Italie, le Portugal a exprimé, à maintes reprises, le soutien qu'il entend apporter à Rabat pour accéder à un statut avancé auprès de l'UE, en reconnaissance des efforts déployés par le Royaume en matière de réformes politiques, sociales et économiques. Lisbonne s'est d'ailleurs impliquée, de manière directe et significative, dans la réalisation de différents chantiers dans le Royaume, aux niveaux de l'infrastructure routière, l'habitat social, les télécommunications et les PME. Pour s'en rendre compte, il suffit de rappeler que quelque 140 entreprises portugaises opèrent déjà au Maroc, générant plus de 3. 000 postes d'emploi. Parmi ces entreprises, figurent Conduril, Somafel et Cimpor, spécialisées dans le secteur du Bâtiment et travaux publics. Il faut rappeler également que, lors des dernières années, une quinzaine de groupes portugais ont remporté au Maroc des marchés pour le gazonnage de six stades de football, la réalisation de deux Palais de congrès à Marrakech, d'une partie de la rocade méditerranéenne reliant Tanger à Saïdia, et, last but not least, la construction de la ligne ferroviaire Taourirt-Nador et Jorf Lasfar-Nouaceur et le dédoublement de la voie ferrée Meknès-Fès. Toutefois, le volume des échanges commerciaux est longtemps resté en deçà des potentialités des deux pays. Pratiquement, ce n'est qu'à partir de 2003 que la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays a dépassé les 2 milliards DH pour se situer, en 2006, autour de 3 milliards DH. Un constat confirmé par le ministre portugais des Affaires étrangères, Luis Amado, qui, lors de sa visite au Maroc en septembre dernier, avait souligné «la nécessité pour les deux pays de fructifier leurs potentialités pour renforcer la coopération économique qui demeure en deçà de leurs capacités». 11ème client et 19ème fournisseur mondial du Maroc, le Portugal veut négocier un statut plus avancé auprès de l'un des meilleurs partenaires de l'Europe : le Royaume du Maroc. La 9ème réunion de la haute commission mixte offre une belle opportunité devant les deux pays liés, depuis 1994, par un traité de bon voisinage, d'amitié et de coopération.