SM le Roi Mohammed VI a reçu, hier au Palais royal de Marrakech, le Premier ministre portugais, José Socrates, à l'issue des travaux de la haute Commission maroco-portugaise qui se sont déroulés à Rabat. Même détermination à renforcer la coopération économique et à combattre le terrorisme. C'est le plan de bataille qui a été annoncé par Rabat et Lisbonne, à l'issue des travaux de la 9ème réunion de la haute commission mixte coprésidée par le Premier ministre, Driss Jettou ,et son homologue José Socrates. S'agissant de terrorisme, l'ombre des actes criminels ayant visé Casablanca ces derniers jours a plané sur cette réunion. Rabat et Lisbonne ont publié, à ce sujet, une déclaration commune dans laquelle les deux parties ont condamné vigoureusement «tous les actes de terrorisme, quelles que soient leurs motivations et leurs formes ou motivations». Les deux capitales ont réaffirmé, par la même occasion, leur volonté de consolider davantage la coopération dans ce domaine par «un échange rapide, efficace, et efficient de renseignements et d'expertises». A la veille de cette déclaration, lors des réunions multi-sectorielles qui se sont déroulées lundi à Rabat, les deux parties avaient convenu d'activer les dispositions du protocole du 19 mai 2001 en vue de sa mise en application, à travers l'échange d'expertise dans le domaine judiciaire, la modernisation du secteur et l'échange des textes de loi, en plus de la conclusion d'un accord d'extradition et de remise des criminels. Au-delà de ce sujet, le projet d'autonomie pour les provinces sahariennes a été au centre d'intérêt. Lisbonne a affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Luis Amado, qu'elle est «favorable» à «toutes les initiatives visant à surpasser une situation de blocage concernant un problème qui est là depuis longtemps», dans une référence à l'initiative marocaine qui vise l'octroi d'une autonomie élargie aux provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté marocaine. Lisbonne, qui prend à partir de juillet prochain la présidence de l'UE, a également réitéré sa volonté d'œuvrer de manière à ce que le Royaume acquiert un «statut avancé» auprès de l'Union européenne. S'agissant des autres volets de coopération, ils sont aussi prometteurs. La réunion de Rabat a été sanctionnée par la signature de plusieurs accords, dont notamment celui des transports. Le premier accord, qui concerne le transport maritime, facilitera et incitera les entreprises à assurer davantage de liaisons entre les deux pays. Le deuxième accord, qui a trait au transport routier, permettra une défiscalisation mutuelle des entreprises de transport routier en vue d'une augmentation de la compétitivité des entreprises opérant dans le secteur. Les deux autres accords porteront notamment sur le renforcement de la sécurité aérienne et sur la coopération technique dans le secteur des routes, des autoroutes, des ouvrages d'art et des tunnels. Dans le domaine de la communication, les deux parties ont convenu d'échanger leurs expertises en matière de développement des télécommunications. S'agissant du volet culturel, un vaste chantier s'ouvre pour la coopération bilatérale. Les deux parties ont fait part de leur volonté de consolider leur coopération en matière de patrimoine et de recherche archéologique, d'échange d'archives et de traitement de matériaux archéologiques, le tout ajouté à la promotion de l'édition du livre et des expositions. Vaste chantier…