Essaouira. Asmaâ Chaâbi, maire d'Essaouira, passe en revue les projets réalisés depuis son élection à la tête du Conseil municipal en 2003. ALM : Vous êtes maire d'Essaouira depuis 2003. Quels sont les projets que vous avez réalisés pour le développement de cette ville ? Asmaâ Chaâbi : Le Conseil municipal d'Essaouira a mené depuis 2003 plusieurs projets d'aménagement afin d'améliorer le cadre de vie et la qualité des services rendus aux habitants. Dans mon énumération, je ne citerais en réalité que les principaux projets réalisés ou en cours de réalisation : la gestion du patrimoine culturel de la ville; la réhabilitation du quartier Mellah qui souffre d'une très forte densité; la création d'espaces verts dans la ville (la création d'une ceinture verte et d'un parc urbain); l'obtention du label environnemental «pavillon bleu»; l'approvisionnement en eau potable; l'assainissement de la ville; les jumelages concrétisés ou en cours avec différentes villes, (Gorée (Sénégal), Tarabzon (Turquie), Salvador de Bahia…). Quel est, selon vous, le secteur d'activité à développer davantage pour l'expansion de la ville ? Le tourisme est l'atout principal de la ville, son arrière-pays est riche, mais il n'est cependant pas judicieusement exploité. La ville et ses régions ont un son potentiel extraordinaire, mais elles demeurent enclavées et il est difficile de les intégrer dans une démarche de touristique de masse. Dans ce sens, il y a des niches à développer (tourisme spécialisé) en vue de drainer un plus grand nombre de visiteurs et d'investisseurs. Vous êtes la première femme marocaine maire. La gestion d'une ville est-elle une tâche facile? Et quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Concevoir la gestion d'une ville n'est pas une chose facile certes, mais j'ai pris les choses comme elles se présentaient, et je ne me suis pas enfermée dans les carcans des idées reçues qui renvoient au genre, et aux divergences qui peuvent en résulter. Des challenges y'en a tous les jours et j'aime ça! Les élections législatives 2007 approchent. Quel est votre conseil aux jeunes qui se désintéressent de la politique ? Les jeunes ne sont pas désintéressés de la politique. Leur intérêt pour ce domaine est bien là, la forme de leur engagement, elle, a changé tout comme la culture politique au Maroc. Les jeunes sont confrontés à un héritage politique légué par leurs aînés auxquels ils doivent s'identifier, et la politique telle qu'ils la conçoivent eux et qu'ils souhaitent l'expérimenter, avec beaucoup d'innovation, c'est justement là que le rapport à la politique se construit. Dès que le contexte change, le rapport aux choses change également ! Mais il y a aujourd'hui des initiatives pour corriger la perception des jeunes par rapport à la politique. Néanmoins, mon conseil pour les jeunes, c'est qu'il il faut faire ses choix, et il faut les assumer! La politique n'est qu'un moyen d'expression.