L'office régional de la mise en valeur agricole de Tadla mène une campagne de sensibilisation des agriculteurs pour les inciter à souscrire au programme de garantie des céréales, en vue d'atténuer les effets de la sécheresse. L'ORMVAT rappelle que 90 % de la superficie emblavée en céréales d'automne dans la zone bour sont «entièrement perdus» et les 10 % restants sont dans un état «critique» et accusent un retard de la croissance végétative. La région compte 270.000 hectares bour et 180.000 irrigués. De même, la totalité de la superficie emblavée en cultures fourragères et légumineuses alimentaires a été affectée et a connu le même sort, selon l'ORMVAT. Le déficit pluviométrique dans la zone d'action de l'Office était de 165 % à la date du 4 avril courant (99 mm contre 262 mm à la même date de l'année précédente). L'ORMVAT indique que la situation agricole s'est aggravée suite à l'arrêt des précipitations du 9 décembre 2006 au 26 janvier 2007. A cela s'ajoute la baisse de la température avec sept jours de gel. Concernant la production animale, et contrairement à l'état sanitaire « satisfaisant » du cheptel (165.000 bovins, 450.000 ovins, 50.000 caprins et 15.000 équidés), l'état nutritionnel commence à ressentir un besoin de plus en plus important, notamment en zone bour et en zone de montagne. En zone irriguée, l'apport alimentaire reste satisfaisant en raison de la réalisation des programmes des cultures fourragères (24.800 ha) de luzerne, 6.000 ha de maïs “ensilage“ et 2.500 autres fourragères). Pour ce qui est de la zone bour, la dégradation de l'état des parcours et le dessèchement des parcelles céréalières ont engendré un déficit de plus en plus accentué en ressources fourragères. Par ailleurs, le déficit en disponibilités alimentaires a influencé significativement la conjoncture des prix des aliments et du bétail. Ainsi, les prix des aliments ont connu une augmentation sensible, alors que ceux du bétail ont subi une diminution notable. Pour réduire l'impact du retard des pluies sur le cheptel, un programme d'urgence de sauvegarde a été mis en place, et porte notamment sur l'exonération des aliments de bétail (orge, maïs) des droits d'importation et de la TVA et sur la prise en charge des frais de transport des aliments de bétail. Par ailleurs, le déficit hydrique au niveau de la zone bour et les faibles réalisations des cultures génératrices d'emplois en irrigué, essentiellement la betterave et les cultures de printemps, ont affecté l'emploi au niveau du périmètre du Tadla qui a enregistré un manque d'environ de 750.000 journées de travail. Pour faire face à cette situation, des projets et des programmes d'action portant sur l'aménagement de seguias et le curage des canaux d'irrigation sont envisagés et vont générer, surtout en zone bour, environ 117.400 journées de travail, pour un montant global de plus de 8,8 millions DH. L'Office fait remarquer toutefois que l'état général des cultures et des vergers dans la zone irriguée est «satisfaisant», assurant que le programme des irrigations aussi bien des cultures que des plantations se poursuit dans des conditions normales. Avec 570.169 ha de superficie agricole, dont 185.087 ha irrigués (près de 18 % de la superficie irriguée du Maroc), 531.445 ha d'étendues forestières et 186.000 exploitations agricoles, l'agriculture est le secteur pilier sur lequel repose l'économie de la région. Au niveau national, la région produit 26 % des betteraves, 19 % des agrumes, 17% des olives et 7,5 % des maraîchages.