Les étudiants de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah à Fès se plaignent de plusieurs problèmes qui reflètent la crise de l'enseignement supérieur au Maroc. Les étudiants des Facultés des sciences, des lettres et du droit relevant de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah à Fès ne savent à quel saint se vouer. Depuis l'affichage des résultats de l'examen du premier semestre de l'année scolaire 2006-2007, ils sont dans l'impasse. A la Faculté des sciences juridique, économique et sociale, les étudiants disent que les résultats des examens sont entachés d'erreurs multiples. «Les résultats ont dû être changés deux ou trois fois. Lors du premier affichage, nous avons remarqué que les notes dans certaines matières sont très faibles. D'autres étudiants ont eu 0 alors qu'ils ont bien répondu. C'est impossible ! Ils ont demandé donc à la direction de voir leurs copies. Après vérification, il s'est avéré qu'il y avait des erreurs. L'administration a ainsi procédé aux rectifications des erreurs», s'indigne Mohamed Touil, membre de l'UNEM (Union nationale des étudiants au Maroc). Contacté par ALM, le doyen de cet établissement de l'enseignement supérieur, Farissi Serghini, confirme ces dires : «effectivement, il y a eu quelques erreurs au niveau des résultats de l'examen du premier semestre de cette année». «La cause, explique M. Serghini, est liée au système informatique que nous utilisons et qui n'est plus de mise. Le ministère de tutelle est actuellement en train de mettre en place un nouveau système informatique pour la gestion des notes et des inscriptions performant appelé APOGEE». Pour M. Serghini, le nombre très important des étudiants et le manque de moyens humains et techniques ne facilitent pas la tâche de l'administration. En effet, le nombre des étudiants à la Faculté des sciences juridique, économique et sociale s'élève à 15 000 personnes alors que le nombre des enseignants ne dépasse pas 110. «Nous faisons un travail colossal pour que les résultats soient donnés à temps. Nous essayons de travailler avec les moyens de bords dont nous disposons», lance-t-il. Par ailleurs, à la faculté des sciences, certains étudiants se plaignent outre des erreurs de notes, d'autres problèmes. Ils disent qu'ils étaient présents dans l'examen de certaines matières alors que la version officielle dit le contraire. «Je suis au bord de la folie. Je ne sais quoi faire. J'étais présent à l'examen. Alors que l'administration m'a notifié le contraire. J'ai demandé à voir ma copie. L'administration me dit qu'il faut contacter l'enseignant et ce dernier me dit que ce n'est pas ma responsabilité. A qui dois-je m'adresser ? Les examens de rattrapage débuteront très prochainement et je ne sais pas jusqu'à ce jour si je refais la matière ou pas», raconte l'un des étudiants, l'air en colère. Dans une déclaration à ALM, le doyen de la Faculté des sciences, Ahmed Iraqi, avance une autre version. «Notre système informatique est infaillible. Impossible que les résultats soient entachés d'erreurs. De plus, ce sont les coordonnateurs de filières qui livrent les notes à l'administration. Le problème qui se pose est autre. Les étudiants changent de groupe le jour de l'examen sans aviser l'administration. En outre, les commissions pédagogiques dispensent les étudiants d'un certain nombre d'éléments de modules qui peuvent être des travaux pratiques généralement sans que l'administration soit avisée», note-t-il. Angoissés, les étudiants de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah à Fès s'inquiètent sur leur avenir. Au-delà de ces problèmes, qui traduisent un profond malaise au niveau de l'Université de Fès, l'enseignement supérieur national patauge encore.