La section de l'AMDH à Khénifra vient de saisir le ministre de la Justice au sujet de l'affaire Rakia Abouali. L'Association demande l'intervention de Mohamed Bouzoubaâ pour l'ouverture d'une «enquête neutre» sur cette affaire. La section de l'AMDH à Khénifra vient de saisir le ministre de la Justice pour lui demander l'ouverture d'une «enquête neutre» sur l'affaire de mœurs qui secoue la province de Khénifra. «Nous demandons au ministre de la Justice d'ouvrir une enquête neutre sur le dossier de Rakia Abouali et déférer toutes les personnes compromises devant la justice dans le cadre du respect total de la justice et sans discrimination entre les personnes impliquées», peut-on lire dans le communiqué de la section de l'AMDH à Khénifra, dont copie est parvenue à ALM. Cet appel intervient alors que la section de cette association déclare avoir enregistré à Tighssaline, qui a été le théâtre de cette affaire, des «dépassements», voire «des abus de pouvoir», pour influer sur le déroulement du procès. Contacté par ALM, le responsable de la section de l'AMDH à Khénifra, Aziz Akkaoui, a déclaré avoir constaté in situ des «personnes suspectes distribuer, ces derniers jours à Tighssaline, des CD montrant Rakia Abouali dans des positions compromettantes avec des responsables de l'autorité», ajoutant que ce fait est loin d'être gratuit. En effet, M.Akkaoui se demande si cet agissement ne viserait pas à «blanchir les responsables impliqués dans cette affaire», en faisant endosser la responsabilité uniquement à Rakia Abouali «qui les aurait piégés». «Certes, Rakia Abouali n'est pas une sainte, mais il ne faut pas oublier qu'elle jouissait de la protection de hauts responsables des autorités locales, dont des magistrats et des gradés de la Gendarmerie royale», fait-il remarquer, en rappelant que la section de l'AMDH à Khénifra avait dénoncé, par le biais de maints sit-in, «le silence complice des autorités locales» face à la détérioration de la situation dans la région. La section proteste, par ailleurs, contre «les retards pris dans l'instruction des plaintes déposées par les citoyens auprès des tribunaux locaux», demandant la réouverture de tous les dossiers qui sont en rapport avec l'affaire Rakia Abouali. «Il y a des gens qui ont déposé des plaintes depuis des années mais ils n'ont toujours pas reçu de réponse», dénonce M. Akkaoui, pour qui l'affaire Abouali ne serait que «l'arbre qui cache la forêt». «La Justice est appelée à statuer sur toutes les plaintes déposées par les citoyens et faire en sorte que personne ne soit au-dessus de la loi», revendique-t-il. Le ministère de tutelle est appelé à ordonner des enquêtes sur tous les dossiers qui ont mis à mal la populattion de Khénifra, dont notamment «la corruption», «l'abus de pouvoir», précise le communiqué. Rakia Abouali, en état d'arrestation depuis mardi 27 mars, a été déférée vendredi dernier devant le parquet de la Cour d'appel de Meknès pour répondre à de multiples chefs d'accusation. Il s'agit, entre autres, de sa part de responsabilité dans un meurtre aux environs de Khénifra, des plaintes du voisinage à Tighssaline contre ses agissements et ses déclarations mettant en cause des magistrats et des éléments de la Gendarmmerie royale dans la région. Elle aurait, pour étayer ses dires, pris le soin de procéder à des enregistrements compromettants pour ceux qu'elle présente comme ses éternels rivaux. Et notamment concernant sa relation de plusieurs années avec un magistrat de la Cour d'appel de Meknès qu'elle accuse de séquestration, mais aussi d'exploitation sexuelle, pendant au moins trois ans.