Le groupe Saham compte à terme acquérir 51% de la société Taslif. Ce mariage de raison illustre une certaine logique devenue nécessaire avec la guerre des taux. Le groupe Saham qui vient d'acquérir 15% du capital de Taslif compte à terme porter cette participation à 51% dans le capital de la société de crédit à la consommation. Cette opération s'inscrit dans une logique de rapprochement en cours déjà depuis le mariage entre Wafasalaf et Crédor courant 2004, et réactivé avec la baisse des taux qui s'est emparée du marché depuis quelques mois. Joint par Aujourd'hui le Maroc, l'un des responsables du groupe Saham explique cet investissement par une stratégie d'accompagnement de la demande. «Une grande partie de notre clientèle a besoin de souscrire à des primes d'assurance et à des crédits à la consommation. Nous souhaitions avoir une participation significative dans une société comme Taslif», déclare Moulay Hafid Elalamy, P-dg du Groupe. Ce rapprochement entre les deux entités a commencé il y a quelques mois avec un partenariat entre le groupe de Moulay Hafid Elalamy et le groupe Sanam de Said Alj, groupe duquel relève Taslif. Fort de ce rapport solide, le groupe Saham a pu acquérir 15% de Taslif en plus des droits de souscription et des garanties nécessaires lui permettant à terme de prendre le contrôle de la société. Ce mariage intervient dans le sillage d'une autre opération qui a fait date dans le secteur : il s'agit de l'entrée de Poste Maroc dans le capital de Sofac Crédit (filiale de la Caisse de dépôt et gestion) à hauteur de 35%. Dans le secteur, l'on explique ce processus par une nécessité d'adaptation devenue nécessaire. «Avec la guerre des taux que connaît le marché du crédit à la consommation, les petits seront obligés soit de s'adosser aux grands, à une banque ou, à défaut, disparaître», déclare un responsable Marketing et Communication chez Eqdom. Déjà largement entamées, les marges des petites structures ont souffert aussi de la nouvelle règle de TVA sur la LOA (Location avec Option d'Achat). «Pour survivre, les sociètés de crédit à la consommation doivent trouver de meilleures conditions de refinancement à des taux suffisamment bas pour dégager de la marge. Ce qui n'est pas évident vu la tendance baissière du marché», déclare un professionnel de la place. Et de rappeler que les banques distribuent désormais à des taux inférieurs à 10%.C'est du tout bénef pour les sociétés de crédit adossées à des banques comme Eqdom (filiale de la Société Générale), lesquelles peuvent se refinancer à des conditions meilleures. Vu les tendances actuelles du secteur, beaucoup penchent sur un mouvement de concentration et de recherche de taille critique défavorable aux petits opérateurs lesquels doivent évoluer vers des partenariats solides.