Pour se faire entendre, le Bureau national de l'UMT des établissements d'enseignement, des instituts culturels et des services consulaires français annonce une escalade de son mouvement de protestation. Le ton monte d'un cran entre l'ambassade de France et le bureau national de l'UMT (Union marocaine du travail) représentant les employés des services français au Maroc. Cette instance syndicale a annoncé lundi 26 mars un nouveau mouvement de protestation contre la non-satisfaction de son dossier de revendications. Ainsi, les employés des établissements d'enseignement français, des instituts culturels, du service de coopération et d'action culturelle, de l'ambassade, des consulats et de la résidence de France au Maroc portaient, depuis hier, le brassard noir en guise de contestation contre "la dégradation de leurs acquis sociaux", et ce jusqu'à nouvel ordre. Cette décision a été prise par le bureau national de l'UMT à l'issue de l'assemblée générale des délégués, tenue le 18 mars à Rabat. Engagée jusqu'à obtenir gain de cause, cette instance syndicale prévoit d'autres formes de protestation. Par la voix de son secrétaire général, Mohamed Lakouiri, cette instance annonce une escalade de ce mouvement de protestation pour défendre les intérêts des employés. «Nous sommes dans un dialogue de sourds. Pour sortir de la crise, nous nous sommes entretenus avec le conseiller culturel de l'ambassade de France, toutefois, nos revendications sont restées sans réponse. Nous avons également rencontré récemment, plus précisément le 18 mars 2007, jour d'un débrayage de deux heures, l'ambassadeur de France. Cependant, les revendications légitimes du personnel sont restées lettre morte», s'indigne M. Lakouiri. Et d'ajouter :«Nous sommes prêts à user de tous les moyens légitimes (sit-in, grèves ou autres moyens) pour nous faire entendre. S'il le faut, nous squatterons les différents établissements». Le malaise social dont souffrent les employés des services français au Maroc ne date pas d'aujourd'hui. Mécontent, le personnel de ces services a manifesté en 2006 sa colère par une série de débrayages. Outre la grève, les contestataires ont également observé des sit-in pour protester contre "la dégradation de leurs conditions de travail et de leurs acquis sociaux". «Plusieurs problèmes se posent. Ils sont liés entre autres aux conditions de travail, à la non-application de l'ancienneté stipulée dans le code du travail et à la grille salariale ambiguë», précise M.Lakouiri, qui dénonce le cadre et la base salariale sur laquelle les salaires ont été établis dans les différents services français au Maroc. Enfin, les concernés réclament l'application de l'accord-cadre, relatif à l'amélioration des conditions du travail des employés, signé en 2004 entre l'UMT et le conseiller culturel M. Deberre. En somme, les protestataires se sont dit déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation si leur dossier revendicatif ne connaît pas de suite satisfaisante.