Le secrétaire général du PJD n'a pas de prétentions ministérielles. Le parti, selon ses responsables, ne compte pas sur les voix d'Al Adl, mais reste ouvert à toutes les alliances post-électorales. Saâd Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD, ne sera pas Premier ministre au cas où son parti gagnerait les prochaines élections. M. El Othmani va même jusqu'à affirmer qu'il n'a pas de prétentions ministérielles. «Je ne serai pas ministre», a-t-il déclaré lors d'une rencontre organisée, hier à Casablanca, à l'initiative des anciens de Sciences Po. Ce qui n'empêche pas son parti de prétendre à une responsabilité gouvernementale. Le PJD va couvrir toutes les circonscriptions électorales, selon son secrétaire général. «Le parti va couvrir toutes les circonscriptions en 2007», annonce M. El Othmani. Et d'affirmer qu'il n'y a jamais eu de «pressions» le contraignant au contraire. Il évoque également d'éventuelles alliances post-électorales aussi bien avec des partis de l'actuelle majorité qu'avec ceux de l'opposition, mais uniquement sur la base de programmes politiques des partis et non d'une quelconque considération d'ordre idéologique. Toutefois, et pour arriver au pouvoir, le PJD ne compterait pas sur un soutien d'Al Adl Wal Ihssane. «Nous n'avons pas besoin des voix d'Al Adl», tranche-t-il tout en précisant que l'association de Abdeslam Yassine va boycotter les élections. Pour ce qui est du programme du parti, M. El Othmani se contentera de préciser qu'un total de 36 commissions thématiques a été créé pour en tracer le contenu. Leurs travaux ont déjà dépassé les deux premières phases et le contenu du programme va être dévoilé au «moment opportun». Il avance néanmoins qu'en cas d'arrivée du parti au pouvoir, il va procéder à des «réformes transversales et structurelles» dans trois domaines précis : Administration, justice et enseignement. «Moderniser, moraliser et dynamiser» sont les mots clés pour ce programme de réformes, tels que déclinés par Saâd Eddine El Othmani. Durant tout le débat, El Othmani s'est forcé à présenter le PJD comme un parti «modéré» et «ouvert à toutes les opinions». Toutefois, Il n'arrive pas à expliquer clairement les relations entre le PJD, le Mouvement d'unicité et réforme (MUR) et «Attajdid». A l'en croire, il n'existerait pas de liens entre le MUR, "une ONG régie par la loi sur les associations" et le PJD. Cela n'empêche pas, comme l'annonce le secrétaire général du PJD, que 30 à 40 % des militants du parti sont également membres du MUR. Le nombre des adhérents du PJD est de 12.000 auxquels s'ajoute une base de sympathisants estimés à 600.000, affirme M. El Othmani. «Le PJD n'est pas un parti d'interdiction», tient à préciser le patron du parti islamiste interrogé sur la position exacte du PJD concernant l'alcool et les relations hors mariage. «On ne va pas changer la loi, on va continuer à l'appliquer comme c'est le cas aujourd'hui», dit-il. Pour une éventuelle réforme de la Constitution, le PJD se dit favorable à des réformes, «dans un cadre consensuel». Mais auparavant, il faudrait engager des réformes sociales et une organisation du champ politique, affirme Saâd Eddine El Othmani en guise de conclusion.