Les services de sécurité sont parvenus à localiser le lieu où la cellule de Casablanca mettait au point les charges explosives. D'importantes saisies ont été effectuées alors que les arrestations se poursuivent dans les rangs salafistes. Sur la base des quelques renseignements fournis par Youssef Khouidri, les services de sécurité sont parvenus à localiser le lieu où les kamikazes préparaient les charges explosives destinées à des actes terroristes. Le quartier Moulay Rachid a ainsi vécu une nuit agitée depuis que les enquêteurs ont décidé d'encercler la rue N° 16 de l'ensemble appelé communément "Groupe 4" : commerces fermés, habitants évacués et toutes les issues soigneusement surveillées. Le tout pour éviter d'éventuels mauvaise surprise lors des perquisitions qui allaient être effectuées au N° 32 de la même rue où logeaient Youssef Khouidri, Abdelfettah Raydi, ainsi qu'une troisième personne toujours recherchée. C'est le logis situé à la terrasse de cette maison, nécessitant encore d'amples travaux de finition, que les acolytes de Raydi avaient choisi pour entreposer de grandes quantités de matériaux entrant dans la fabrication d'engins explosifs. La police y a, en effet, saisi une vingtaine de seaux et de grandes bassines contenant des explosifs ainsi que d'autres gadgets permettant de confectionner des bombes artisanales. Le tout a été embarqué à bord d'un camion vers la préfecture de police de Casablanca avec les précautions d'usage. Dans un premier temps, des éléments de la police scientifique devaient procéder à des analyses pour voir si les matériaux saisis à Moulay Rachid correspondaient à ceux ayant servi à la fabrication de la bombe actionnée dimanche dernier par Abdelfettah Raydi dans un cybercafé de Sidi Moumen. Selon les premiers éléments de l'enquête menée dans cet autre quartier populaire casablancais, les présumés terroristes, au nombre de trois, avaient loué ledit logis il y a près de deux semaines. Ils avaient tout fait pour éviter que la propriétaire dispose de la carte d'identité de l'un d'entre eux comme le veut l'usage. Personne, dans la rue qu'ils habitaient, n'avait remarqué de fait inhabituel. Les trois jeunes hommes n'arboraient pas de barbes et s'habillaient de manière assez courante pour rester à l'abri de toute curiosité fatale. Prenant toutes les précautions pour introduire les matériaux nécessaires à leurs sombres desseins, ils ont également pris le soin de boucher la vue, par un drap, que permettait une seule fenêtre. Hier à midi, le quartier, soudain propulsé au-devant de l'actualité, était toujours quadrillé par la police. Des spécialistes y avaient également effectué des opérations pour détecter toute substance dangereuse dans les canalisations. Les services de sécurité continuent par ailleurs à mener une vaste campagne dans les rangs des salafistes casablancais. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont réussi à interpeller une douzaine d'individus ayant, pour la plupart, purgé des peines de prison en relation avec les attentats du 16 mai 2003. Ces nouvelles arrestations, accompagnées de minutieuses perquisitions, portent le total des personnes interpellées à près de quarante. Le plus célèbre parmi les individus arrêtés n'est autre que Abdellatif Amrine, kamikaze réserviste lors des attentats du 16 mai, qui a été condamné à 30 années de prison ferme avant de bénéficier, en novembre 2005, d'une grâce royale prenant en considération son état de santé. Selon une source policière, la vigilance reste de mise dans la métropole vu que le risque d'actes terroristes demeure élevé.