Commencée au milieu des années 90, l'expérience du microcrédit est en train de prendre de l'ampleur au Maroc. En 2006, la barre du million de clients servis a été dépassée. Au 31 décembre 2006, les associations marocaines de microcrédit ont servi 1. 034. 162 de clients actifs dont 66% de femmes. L'encours global a atteint 3, 5 milliards avec un taux de remboursement de 99%. Depuis leur création, les associations ont distribué 15 milliards de dirhams pour un nombre total des prêts de 4. 522. 773. Des disparités subsistent encore entre le milieu rural et celui urbain, selon les statistiques de la Fédération nationale des associations de microcrédit. Ainsi, 57% du secteur est concentré sur le centre urbain et 19% dans le périurbain. Une distribution qui traduit le coût élevé de l'intervention des associations de microcrédit dans le milieu rural. Ces résultats seront sûrement «battus» en 2007, puisqu'à compter du 1er janvier 2007, le plafond des prêts pour le microcrédit a été relevé à 50.000 dirhams. L'expérience marocaine en matière de microcrédit a été privé en novembre 2005 à l'ONU (prix onusien). Ainsi, d'après une étude réalisée au niveau national, le nombre de clients actifs sera multiplié par plus de 3 entre 2005 et 2010, passant de près de 661 000 en 2005 à plus de 2,2 millions en 2010. Parallèlement, le nombre d'agents passera de 2.230 en 2005 à 3 740 en 2010, soit une croissance de l'ordre de 70% sur cette période. Quant aux encours des crédits, ils devront progresser à une moyenne annuelle de 45% entre 2005 et 2010 pour passer de 1,5 MM.DH à 9,8 MM.DH. Ces encours seront couverts à raison de 32% en moyenne par les fonds propres des associations, et à raison de 48% par des dettes à moyen et long termes. Le besoin de financement résiduel représente 10% en moyenne. Avec la mise en place de ce fonds, le secteur pourra faire face aux besoins immédiats de financement et faire face aux défis du futur, à savoir le passage d'une microfinance à prédominance urbaine à la généralisation en milieu rural, l'évolution du crédit minimaliste vers les divers métiers de la microfinance afin de servir la petite entreprise marginalisée et le traitement des besoins non satisfaits des ménages, pour qu'ils puissent faire face aux aléas de la vie à travers les services de l'habitat, de l'épargne, de la retraite et de l'assurance. Si tout se passe comme prévu, l'entrée en vigueur de ce fonds coïncidera avec celle du plan comptable des associations de microcrédit, attendue en janvier 2007. Les douze associations du secteur pourront bénéficier à terme d'un fonds de refinancement du secteur. D'un capital de 1,4 milliard (ce fonds de refinancement des associations est en phase de constitution entre la CDG, la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et la KFW). Le fonds s'est assigné comme principal objectif le refinancement des associations de microcrédit sur la base de certains critères : transparence de la gestion (best practices selon les standards de la Banque mondiale), nature des financements … L'intérêt des bailleurs de fonds pour le secteur du microcrédit au Maroc s'explique aisément quand on connaît son énorme potentiel de développement, sachant que le nombre de microentreprises est estimé à plus de 1.200.000, moins de 20% des Marocains sont bancarisés et une infime partie seulement bénéficie d'une assurance personnelle ou professionnelle.