L'opinion nationale est bouleversée par la nouvelle position américaine à l'égard du Sahara marocain. Les Marocains ne comprennent pas en effet pourquoi les Etats-Unis, liés au Royaume par des liens d'amitié séculaires, se sont rangés subitement du côté des adversaires de l'intégrité territoriale du pays. L'opinion nationale est bouleversée par la nouvelle position américaine à l'égard du Sahara marocain. Les Marocains ne comprennent pas en effet pourquoi les Etats-Unis, liés au Royaume par des liens d'amitié séculaires, se sont rangés subitement du côté des adversaires de l'intégrité territoriale du pays. Est-ce la nouvelle manière US de traiter ses alliés dans le monde ? Juste un constat : le revirement américain intervient au moment où le Royaume, qui a été par ailleurs victime d'attentats terroristes, est sollicité pour participer à une mission de paix au Libéria, voire même en Irak et à un moment où les Etats-Unis sont en négociation avec le Maroc au sujet du fameux accord de libre-échange. Certes, l'attitude américaine dégage comme un parfum de pétrole et de gaz du fait de la décision des autorités algériennes de privatiser la Sonatrach. C'est l'explication avancée par les observateurs. Mais les intérêts américains dans la région ne doivent pas s'accomplir au détriment des droits légitimes du Maroc sur ses provinces du sud. Selon un officiel marocain, Washington explique son initiative de projet de résolution pour imposer la deuxième version du plan Baker par le fait qu'elle ne veut pas que James Baker quitte la scène avec le sentiment du devoir inaccompli. Et ce, après de multiples tentatives d'arriver à un compromis accepté par les parties en conflit. Ce souci de l'administration Bush est compréhensible. Mais pas au point d'aller jusqu'à imposer une solution à un des protagonistes. Ce qui, du reste, est contraire à la Charte des Nations Unies. En un mot, rien ne justifie de faire peu de cas de la souveraineté du Maroc sur ses territoires du sud. Et puis, la nouvelle attitude de Baker manque pour le moins de cohérence. En effet, comment se fait-il que l'envoyé personnel de Kofi Annan ait proposé aujourd'hui dans son nouveau plan l'idée du référendum qu'il a lui-même abandonné à cause de son caractère impraticable sur le terrain ? Pour sortir de l'impasse, c'est le même Baker qui a soumis par la suite aux parties en conflit l'accord-cadre que le Maroc a accepté comme base de négociation. Il s'agit d'une option politique, soutenue par les puissances à commencer par les États-Unis qui privilégient l'autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. En fait, la seule solution qui vaille pour sortir dans un esprit de “ni vainqueur ni vaincu“ d'une crise factice créée de toutes pièces par l'Algérie. C'est la seule solution qui s'impose parce qu'elle est l'unique à pouvoir sauvegarder la paix et la stabilité dans la région. Le nouveau plan Baker, par nombre de ses dispositions notamment celles relatives à la période transitoire, est de nature à compliquer davantage la situation. En ce sens où ce plan confère à une population minoritaire des prérogatives importantes sans tenir compte des spécificités sociologiques et tribales des populations Sahraouies. D'où le caractère anti-démocratique de cette solution qui, à défaut de préparer le terrain à un statut définitif emportant l'adhésion de tous, risque de provoquer la tension dans ces territoires. En un mot, le plan Baker tel que modifié est dangereux non seulement pour les provinces du sud mais aussi pour l'ensemble de la région.