En matière de financement des PME, le Maroc est bien situé par rapport à d'autres pays concurrents comme l'Egypte, la Turquie et la Tunisie, indique une analyse de BMCE Bank. En matière d'accès au financement des PME, le Maroc est relativement bien positionné par rapport à la Tunisie, l'Egypte et la Turquie. C'est en substance les résultats d'un benchmarking international, publié dans le magazine économique de BMCE Bank. En effet, en ce qui concerne la proportion des crédits distribués au secteur privé et au secteur public non financier par rapport au PIB, le Maroc devance l'Egypte et se situe derrière la Tunisie avec 56,7% en 2004. Les résultats de cette étude vont plus loin en soulignant qu'il n'existe pas vraiment de problématique du financement de la PME dans le Royaume. Les entreprises nationales financent, en effet, en moyenne 30% de leur investissement et 20 % de leur fonds de roulement par crédits bancaires. Dans le même ordre d'idées, 68 % des entreprises marocaines bénéficient d'une autorisation de facilité de caisse. La réforme de la loi bancaire, la promulgation de la nouvelle loi bancaire 2006 et la poursuite de la baisse des taux d'intérêts, entre autres, sont à l'origine de l'amélioration des conditions d'accès au financement des petites et moyennes entreprises. D'après l'analyse, la problématique du financement de la PME en Turquie est bien réelle, puisque seulement 5 % des crédits bancaires sont octroyés à des PME industrielles. Les institutions bancaires dans ce pays préfèrent plutôt investir dans des obligations d'Etat ou dans les grandes entreprises. Pour leur part, les PME égyptiennes pâtissent également de difficultés d'accès au financement malgré la réforme du secteur financier et de la libéralisation des taux d'intérêt. La proportion des crédits octroyés au secteur privé est de 3,5% du total des crédits à l'économie. De plus, le secteur bancaire égyptien fait preuve de discrimination vis-à-vis des petites et moyennes entreprises : seules 13 % des PME ont eu accès au crédit bancaire contre 36 % pour les grandes entreprises. Par contre en Tunisie, le financement bancaire reste le principal instrument de financement des entreprises. La part des concours bancaires aux PM représente en moyenne annuelle près de 49 % de l'ensemble des concours. En outre, l'Etat tunisien ambitionne de créer 70 000 entreprises à l'horizon 2009. A cet effet, il a été décidé d'instituer la Banque de financement des petites et moyennes entreprises. Cette institution sera chargée de la mobilisation des crédits à la dynamisation de l'investissement et l'évaluation de la faisabilité des projets bancables avec des méthodes scientifiques en leur offrant l'encadrement et le suivi nécessaires. Alors où réside la véritable problématique de financement des PME au Maroc, soulevée par les entreprises comme une contrainte récurrente ? Selon les résultats de l'analyse, la problématique de financement de la PME au Maroc est liée à deux facteurs. Le premier facteur concerne le manque de transparence des entreprises et de professionnalisme dans la présentation des dossiers de crédit. Ainsi, les banques sont-elles réticentes à octroyer des prêts aux PME. Le second facteur, limitant la capacité d'emprunt des PME, est lié à la sous-exploitation des différentes sources de financement. A titre d'exemple, la ligne PME/PMI française n'a été engagée qu'à hauteur de 53 %, la ligne espagnole qu'à 37 % et la ligne italienne qu'à 26%. Cette faible part est imputable à la méconnaissance de ces lignes de financement par la majorité des PME marocaines, d'une part, et à l'inéligibilité des PME aux critères de financement. Le capital-risque constitue un moyen de financement alternatif pour les PME. Toutefois, il n'a contribué qu'au financement de 85 entreprises à fin 2004 pour un montant de décaissements de 31 millions d'euros, soit 38,3% du montant total de la ligne capital-risque gérée par la Banque européenne d'investissement (BEI). Le capital-risque reste inadapté aux besoins de la PME du fait de la rigidité des critères d'éligibilité des sociétés de capital-risque du manque d'encadrement technique. En conclusion, l'étude recommande aux banques et entreprises d'adopter un arsenal de mesures permettant de promotion d'une relation de transparence et de partenariat entre la banque et le PME pour que le Maroc puisse relever les défis de demain.