La condamnation de Messaoud Boussaoula par l'Algérie fait des remous parmi les Sahraouis. Pour Daifallah Yahdih, l'Algérie fait de la sous-traitance pour les séparatistes pour éviter la colère des tribus. La condamnation de Messaoud Ould Fuedal Boussaoula par un tribunal algérien à quatre ans de prison ferme et une lourde amende fait des remous au sein des tribus sahraouies et notamment celles qui ne sont plus en odeur de sainteté chez le Polisario. «C'est une campagne initiée depuis longtemps contre les tribus du littoral et dont les Izerguyine», affirme Daifallah Yahdih, grand connaisseur des arcanes du pouvoir chez les séparatistes. «Ils persécutent et terrorisent les membres de ces tribus dans le cadre d'une ségrégation mise en place par la direction du Polisario contre toutes les voix discordantes», ajoute celui qu'on surnomme le «philosophe de la révolution».Ce dernier explique que, pour ne pas trop attiser le feu des protestations dans les camps, les mercenaires ont été obligés cette fois de faire appel à la sécurité et à la justice algériennes pour se charger de la sale besogne. «En tant que Sahraouis, nous ne faisons pas de différence entre le terrorisme des séparatistes et celui de l'Algérie. Ils sont les facettes de la même horrible pièce», affirme M. Yahdih, cousin germain de Messaoud Ould Fuedal Boussaoula. Selon la famille Boussaoula, Messaoud a été arrêté sur instigation du Polisario à son retour de Nouadhibou. Les séparatistes, déjà sous le choc du ralliement, au Maroc, de ses deux frères, avaient eu vent des contacts établis entre les trois pour que Messaoud rejoigne la mère-patrie. C'est dans ce sens que Daifallah Yahdih se dit étonné de l'accusation qui a valu quatre ans de prison à son cousin. «Si une telle accusation devait mener quelqu'un en prison, cela devait être, en premier lieu, les chefs du Polisario qui se livrent à la contrebande comme principale activité et notamment en revendant, au vu et au su des autorités algériennes, les aides destinées aux populations des camps», précise M. Yahdih. Ce dernier, au nom de l'Association des tribus sahraouies pour la défense des droits historiques, a déclaré que son ONG s'apprêtait à saisir l'ONU du cas de Messaoud Ould Fuedal Boussaoula, mais pour demander à ce que le Polisario ne soit plus habilité à parler au nom des Sahraouis. Messaoud Ould Fuedal Boussaoula avait fait des études à Tanger avant de rallier, début des années 1980, le Polisario. Lauréat d'une école de formation de pilotes à Séville, il rejoindra les rangs des séparatistes avant de déchanter pour se convertir au commerce. Messaoud Boussaoula, vivant au camp d'Aousserd, a fait l'objet d'harcèlements depuis que ses deux frères, dont un fondateur du Polisario, ont décidé de rallier le Maroc il y a quelques mois. Les Boussaoula, de la tribu Izerguyine, sont basés au Sahara, mais aussi en Espagne.