Rajeunissement et adaptation à la loi sur les partis sont les principaux enjeux du congrès de l'Union constitutionnelle (UC), prévu les 16, 17 et 18 février au complexe sportif Mohammed V de Casablanca. L'enjeu est double : renouveler les instances dirigeantes et adapter le statut à la nouvelle loi sur les partis. Cela fait deux congrès en un, le premier, extraordinaire, est destiné à adapter le statut de l'UC à la nouvelle loi sur les partis, et le second, ordinaire, s'attellera à renouveler les instances dirigeantes de ce parti libéral. Décidément, la tâche n'est pas de tout repos, mais la décision est prise. Les 16, 17 et 18 février, l'UC tiendra, à Casablanca, son congrès à la fois ordinaire et extraordinaire. Pour commencer, et après l'adoption de l'ordre du jour du congrès, il sera procédé à la discussion du nouveau statut interne de l'UC, mis en adéquation avec la nouvelle loi sur les partis, avec ce que cela implique en termes d'amendements. Sur ce point, des dirigeants de l'UC se félicitent déjà de ce qu'ils appellent un «nouvel acquis» : le nouveau statut exige que 20% des postes de responsabilité au sein du parti soient réservés à des jeunes. Le SG sortant de l'UC, Mohamed Abied, attribue cette initiative au besoin de «rajeunir les instances dirigeantes du parti», de manière à lui garantir une bonne relève après le départ de deux membres fondateurs, en l'occurrence les regrettés Maâti Bouâbid (fin 1996) et Abdellatif Semlali (fin 2001). Tout comme les jeunes, les femmes peuvent briguer une place plus intéressante parmi les futurs dirigeants du parti. «Les femmes seront représentées également à hauteur de 20% au sein des instances dirigeantes de l'UC», a confirmé M. Abied. Autre point crucial à l'ordre du jour, l'élection du futur secrétaire général de l'UC. Interrogé sur la possibilité de se représenter, M. Abied a dit qu'il n'a pas encore tranché cette question. «Ma seule et grande préoccupation pour le moment est la réussite du congrès», nous a-t-il indiqué. Pourtant, plusieurs membres dirigeants au sein de l'UC nous ont affirmé que la tendance actuelle penche vers «une reconduction de M. Abied», lequel siège au poste de SG de l'UC depuis 2001. Pour les autres candidats, nos interlocuteurs préfèrent ne pas hasarder de noms, sachant que « la liste définitive ne sera arrêtée qu'aujourd'hui par une commission chargée de recueillir les candidatures ». Au-delà de l'heureux futur élu, c'est l'avenir de ce parti libéral fondé en 1983 qui est en jeu. Pour les dirigeants de ce parti, ce congrès intervient alors que le pays traverse une conjoncture particulière : projet d'autonomie pour les provinces du Sud, danger terroriste guettant les pays du Maghreb et du Sahel, échéances électorales… Sur ce dernier volet, le parti de l'UC n'exclut pas une participation au prochain gouvernement au cas où les partis libéraux remporteraient les élections. L'UC compte plusieurs alliés, dont le Mouvement populaire (MP), le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti national démocratique (PND). «Une alliance d'idées», pense M. Abied, ajoutant que ce bloc pèsera de tout son poids lors des législatives de 2007 pour faire pencher la balance en sa faveur.