Ayant bénéficié d'une liberté sous surveillance judiciaire de dix jours à l'occasion de l'Aïd Al-Adha, Abdeslam, alias Pipou, a réintégré sa bande de malfaiteurs. Ils ont tous été arrêtés. Vendredi 12 janvier 2007. Les éléments de la police judiciaire du district de Mers Sultan-El Fida, à Casablanca, sont à pied d'oeuvre. Ils sont en mission de surveillance à Derb Chorfa et aux alentours. L'objectif: appréhender un jeune malfrat spécialisé dans les agressions et les vols à l'arraché. Un récidiviste libéré il y a un peu plus d'un mois, après avoir purgé une peine d'emprisonnement ferme pour les mêmes motifs. Prénommé Abdelaziz et âgé de vingt-six ans, célibataire, il commet ses forfaits à moto. Ses victimes se comptaient déjà par dizaines lorsque les policiers sont arrivés à le neutraliser à la sortie de sa planque à Derb Chorfa. «Je ne me souviens pas du nombre des victimes que j'ai agressées durant ce mois que j'ai passé hors de la prison… sont-elles nombreuses ?…», leur demande-t-il au cours de son interrogatoire. Il leur dévoilera également les noms de ses complices. Lui, Abdelali, Abdelkrim, Khaled et les autres avaient la même technique. «Nous agissions à deux», déclare-t-il aux policiers. Armés de couteaux, ils ne craignaient personne et étaient toujours prêts au pire. «Une fois au niveau du rond-point 2 Mars, nous avons été interpellés par un policier. Nous n'avons pas hésité de le menacer avec nos couteaux…Nous étions prêts à le blesser sinon à le tuer», lâche-t-il. Alors que les policiers poursuivaient son interrogatoire, une information leur est parvenue: deux malfrats circulant sur un vélomoteur ont asséné deux coups de couteau à un agent de la circulation qui était en faction pas loin d'une impasse donnant sur la rue Jean Jaurès. La machine policière s'est alors vite mise en branle. Quelques heures plus tard, l'agresseur du policier et son acolyte ont été mis hors d'état de nuire. Il s'agit de Khaled et de Mostafa, âgés respectivement de vingt-deux et vingt et un ans, membres de la bande d'Abdelaziz. Le même jour, un autre membre de la bande a été arrêté. Il s'agit d'Abdelali qui est âgé de vingt et un ans. Les trois nouveaux malfrats sont des repris de justice qui ont été condamnés pour agressions et vol à l'arraché. Confrontés les uns aux autres, ils finirent par dénoncer un autre des leurs : un repris de justice notoire surnommé Pipou. Qui est-il ? Où se trouve-t-il ? Le sommier de Derb Soltane fournira les premiers éléments de réponse. Pipou est un repris de justice. Il se prénomme Abdeslam et demeure à Derb El Kébir. Agé d'une vingtaine d'années, il est célibataire et sans profession. De plus, il est activement recherché depuis quelques jours par la police à travers tout le territoire marocain. Pourquoi ? Il y a quelques mois, Abdeslam a été arrêté pour vol et condamné par la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca à six mois de prison ferme. Ayant bénéficié de dix jours de liberté sous surveillance judiciaire à l'occasion de la fête du sacrifice, il a disparu dans la nature pour retrouver ses anciennes amours. Les investigations permirent aux limiers de le pister à la trace. Ils finirent donc par le retrouver et l'arrêter. Rapidement, Pipou passe aux aveux et confirme les dires de ses complices. Abdelaziz, Abdelali, Abdelkrim, Khaled, Mostafa et Abdeslam ont été déférés devant la justice.