Lancée en 1980, l'opération de déminage des provinces du sud a permis la récupération de 20.469 mines antichars et 44.253 mines antipersonnel. Ces engins de la mort ont fait quelque 2.144 victimes dont 534 décès depuis 1975. Outre les importants dégâts matériels, la pose aveugle des mines antipersonnel a coûté la vie à 534 personnes dont 494 militaires et 40 civils et blessé 1.610 autres dont plusieurs dans un état grave. Les équipes de démineurs marocains ont ainsi récupéré et détruit 3.201 mines anti-chars et 43.652 mines antipersonnel dans le secteur Oued Saguia El Hamra ainsi que 857 mine antichars et 601 antipersonnel dans le secteur de Oued Eddahab. Le Maroc, qui adhère pleinement et sans réserve aux principes de la convention d'Ottawa sur l'interdiction de l'utilisation, du stockage, de la fabrication et du transfert des mines antipersonnel, a mis en œuvre toute une stratégie pour lutter contre ce phénomène qui, au Sahara, est l'œuvre de ceux qui se sont opposés au parachèvement de son intégrité territoriale. En dépit de toutes les mesures prises et de l'importance des moyens engagés, les accidents ont été inévitables à cause de la densité des bouchons de mines posés par les hordes du «Polisario» et leurs commanditaires et de l'inexistence des plans de pose y afférents. Le mode opératoire adopté consistait à mettre en place, de manière anarchique, des bouchons de mines sur tous les axes susceptibles d'être empruntés, aussi bien par les unités des FAR que par la population civile, n'épargnant ni les zones de pâturage, ni les abords immédiats des agglomérations où vivent de paisibles populations civiles. Ainsi, trois bataillons de combat du «Génie» équipés de moyens sophistiqués de détection et de neutralisation ont été déployés dans les secteurs de Oued Drâa, Saguia El Hamra et Ouest Addahab. Les Forces armées royales déploient également toute une logistique pour venir en aide aux victimes qui sont systématiquement conditionnées et évacuées, parfois en un temps record, vers les centres hospitaliers civils ou militaires les plus proches où leur prise en charge est totale. Pour renforcer davantage les infrastructures hospitalière de la zone Sud, les FAR ont récemment mis en service un hôpital militaire à Guelmim et un centre médico-chirurgical à Agadir. Le but escompté est de réduire les délais d'évacuation et d'intervention. Parallèlement, les autorités ont pris toute une série de dispositions, dont une vaste campagne de sensibilisation et d'information dans les zones suspectes ainsi que le balisage des axes et zones assainis pour la protection des populations nomades. L'accent a été également mis sur la formation des militaires sur le repérage dans la zone Sud, l'identification et la destruction des mines et des engins non explosés ainsi que la consolidation de la coopération entre autorités civiles et militaires pour permettre à ces dernières d'être constamment informées de toute découverte de mines, pièges ou autre dispositif par les populations locales. Ces mesures comportent, en outre, l'assainissement des zones et axes réservés aux manifestations sportives internationales (rallyes, raids randonnées, etc). Lors de chaque détection de mines, les spécialistes du «Génie» procèdent à l'identification systématique des objets trouvés et à leur destruction en y associant les observateurs onusiens. L'assainissement d'une grande partie de nos provinces du Sud a permis à la population civile de reprendre ses activités normales et aux manifestations sportives nationales et internationales de se dérouler, sans incidents, à travers tout le territoire national.