La Russie a menacé samedi de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre du Bélarus si cette ex-république soviétique persiste à instaurer une taxe sur le pétrole russe transitant par son territoire vers l'Europe. «Le scénario peut évoluer vers un mode pacifique si on réussit à convaincre nos partenaires qu'une telle taxe n'a aucune raison d'être», a déclaré le vice-ministre russe du Développement économique et du Commerce Andreï Charonov, cité par les agences russes, à l'issue d'une rencontre avec l'ambassadeur du Bélarus à Moscou. «Dans le cas contraire, nous serons obligés de chercher des mesures appropriées concernant nos relations commerciales, qui obligeront nos partenaires bélarusses à se pencher sérieusement sur la situation dans laquelle ils ont placé la Russie et les compagnies russes ayant des contrats de livraison de pétrole avec l'Europe», a-t-il ajouté. «Comme le Bélarus ne vend pas de pétrole, nous examinerons les autres types de produits qu'il exporte», a ajouté M. Charonov, soulignant que la Russie était un «grand importateur de marchandises du Bélarus» et que les «deux économies sont très interdépendantes». Le Bélarus a annoncé mercredi l'instauration d'une taxe sur chaque tonne de pétrole russe transitant par ses oléoducs à compter du 1er janvier, provoquant de nouvelles tensions avec Moscou après les négociations tendues de fin décembre sur le gaz. Tout en agitant le spectre de représailles, M. Charonov a relevé que la porte des négociations restait ouverte et a rappelé qu'une délégation bélarusse était attendue le 9 janvier à Moscou. «Nous préparons, dans cette perspective, une série de propositions», a-t-il ajouté. La Russie affirme que cette taxe est contraire aux accords entre les deux pays et souligne qu'elle aquitte déjà des droits pour le transport de son pétrole à travers les oléoducs bélarusses. Le Bélarus a annoncé de son côté samedi qu'il allait engager des poursuites contre la compagnie d'oléoducs russe Transneft pour le non paiement de cette nouvelle taxe, après avoir déclaré la veille qu'il était "prêt" à négocier. Le président de Transneft, Semen Vaïnchtok, a été informé par télégramme du lieu et de la date de l'examen de cette affaire en justice.