L'Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes dénonce, dans un communiqué publié récemment, la désorganisation du marché intérieur. L'Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) tire la sonnette d'alarme : le marché intérieur, particulièrement désorganisé, est la proie des spéculateurs. Dans un communiqué de presse publié le 4 janvier dernier, les professionnels du secteur s'élèvent ainsi contre la désorganisation du marché intérieur qui, «encore une fois, pénalise le consommateur et les producteurs de fruits et légumes» et qui « ouvre la brèche à des spéculateurs et, il faut le dire, à des opportunistes pour surenchérir sur nos productions». Le prix de la tomate, qui a atteint ces derniers jours plus de 12 DH le kilo, n'est qu'un exemple parmi tant d'autres sur cet état des lieux. Les professionnels du secteur agricole sont fermes : ce ne sont ni les chaleurs tardives du début de campagne ni le froid qui sévit actuellement qui sont à l'origine de pareilles hausses des prix, mais bien les spéculateurs. «Nous vivons un désordre total. L'agriculteur est pénalisé et le consommateur achète au prix fort. Finalement, ni le consommateur ni le producteur ne profitent de la hausse des prix. Ce sont, en effet, les spéculateurs qui en profitent largement», explique M. Rifay, membre de l'Association des producteurs de bananes (APROBA). Selon lui, le problème est même beaucoup plus complexe. Ainsi, et bien au-delà du scénario des hausses des prix de certains produits qui se répète chaque année, la situation du secteur agricole nécessiterait «une réflexion stratégique et non pas une simple interprétation conjoncturelle. Il faut, en fait, se pencher sur le sujet de manière à ce que tout le monde soit impliqué», insiste M. Rifay. Ce dernier considère que ce sont les marchés de gros qui constituent le problème de base derrière cet état des lieux : «Ils sont gérés par des commerçants qui grignotent sur les bénéfices des agriculteurs. Il y a par ailleurs une multitude d'intermédiaires qui profitent de l'endettement des producteurs». Le désordre est total du côté du marché local des fruits et légumes. Ce dernier souffre, de l'avis des producteurs, de l'absence d'une stratégie commerciale. Il a finalement besoin d'un accompagnement, aussi bien en amont qu'en aval. Pour les professionnels du secteur, le ministère de tutelle doit absolument prendre ses responsabilités et agir pour une meilleure organisation du marché interne des fruits et légumes. L'APEFEL appelle d'ailleurs, dans son communiqué, «les départements concernés pour une grande séance de travail afin de professionnaliser le secteur du commerce des fruits et légumes et ne pas laisser n'importe qui déstabiliser et le producteur et le porte-monnaie de la ménagère ».