L'Apefel a tenu son assemblée générale, récemment, à Agadir. Les professionnels de ce secteur ont considéré que leurs activités sont en crise et ont adopté une série de résolutions en guise de plan d'urgence. Les producteurs des fruits et des légumes tirent la sonnette d'alarme. Lors de l'assemblée générale de l'Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL), tenue le 8 mai à Agadir, les membres ont tous été unanimes pour juger que le secteur ne saurait tarder à voir une crise s'abattre sur la production. Ainsi, l'assemblée générale a adopté cinq résolutions à même de servir de plan d'urgence au secteur. Tout d'abord, il est question de la problématique de l'eau. Premier facteur de production pour ces professionnels, cette denrée est soumise à une pénurie croissante dans les zones de production qui assurent l'alimentation du marché national. De fait, le premier pas réalisé par l'Apefel a été de préparer le lancement d'un «mégaprojet consistant à la sauvegarde de la production de la région de Chtouka-Massa», indique l'association dans un communiqué rendu public suite à la réunion de l'assemblée générale. Dans ce sens, l'Apefel a anticipé et entamé les contacts nécessaires pour mettre en place une station de dessalement d'eau de mer pour un volume annuel de 50 millions m3, le but étant d'assurer l'irrigation de quelque 8.000 Ha. Parallèlement, les membres de l'Apefel souffrent de la flambée des prix des intrants. Pour certaines de ces matières, la hausse a franchi le cap des 100% et elle est «de nature à compromettre la compétitivité de nos produits sur le marché international», indique la même source. Sur le domaine social, aussi, les professionnels ont beaucoup à dire. L'assemblée générale a marqué son accord sur la décision du gouvernement relative à l'augmentation du SMAG de 10% en deux étapes, «même si elle n'a pas été consultée sur le sujet», tient à préciser la même source. En outre, l'Apefel revient à la charge sur ce volet en demandant que l'Etat prenne en charge le différentiel entre le taux actuel de cotisation à la CNSS et le nouveau taux comprenant les allocations familiales. Autrement dit, il s'agit d'aligner les conditions du secteur avec celles consenties récemment dans celui du textile. Autre problématique, la saisonnalité du travail dans ce secteur est à la base de tous les conflits sociaux actuels, tel que l'indique l'Apefel. La quatrième résolution retenue par l'assemblée générale est en relation avec les négociations dans lesquelles s'inscrit le Maroc avec l'Union européenne. Évoquant les négociations entamées entre ces deux parties dans le domaine agricole, les professionnels des fruits et légumes voient au-delà du cadre de l'ancien accord passé entre le Maroc et l'UE, devenu «désuet», pour réitérer sa position «qui est l'ancrage à l'organisation commune des marchés», et de souligner que «la feuille de route des négociations en cours entre les deux parties reste dans la même lignée que l'ancien accord». Le dernier point, et non des moindres, est celui de la logistique. L'assemblée générale a mis en relief l'impact des nombreuses grèves de camionneurs sur le transport intérieur, pour insister sur la nécessité de construire un plan de dialogue «constructif» entre les parties concernées pour éviter les pénuries sur le marché interne. Le document, en outre, attire l'attention sur le port de Tanger qui, selon l'Apefel, «connaît ses limites par rapport au volume d'export à traiter». À cela, cette source ajoute un tas d'autres contraintes qui entravent la marche de ses productions à l'export, notamment l'immigration clandestine, le trafic de drogue, la contrebande, sans oublier le monopole de certaines compagnies sur la gestion de la traversée Tanger-Algésiras.