La sécheresse, l'endettement, la libéralisation, autant de maux qui touche un secteur grand employeur de main d'œuvre. L'APEFEL réagit à grands coups médiatiques. Les producteurs et les exportateurs de fruits et de légumes tirent la sonnette d'alarme. Depuis, la tenue de l'assemblée générale de l'Association marocaine des producteurs et des producteurs exportateurs de fruits et de légumes (APEFEL), le 27 octobre dernier, les communiqués tombent, tout aussi inquiétants les uns que les autres. L'accent est mis sur l'absence de mesures protégeant les producteurs de la libéralisation, comme cela s'est vu dans d'autres secteurs. Le renchérissement des moyens des productions, en particulier les prix du carburant ou encore la sécheresse des zones maraîchères, mettent dans une situation inextricable les PME. Ce sont à des peines d'emprisonnement auxquelles vont être condamnées ces producteurs. Les principaux concernés refusent de communiquer, à l'heure qu'il est, le nombre exact des incarcérés reste inconnu. En effet, l'endettement qui paralyse le secteur des agrumes résulte d'une part de la chute des prix de vente sur les marchés intérieur et extérieur. D'autre part, aux cinq années de sécheresse auxquelles s'ajoutent la hausse des coûts de production et d'exploitation. Lors de la dernière réunion, s'étant déroulée le 8 novembre dernier, près de 300 exploitants issus de toutes les régions du Royaume ont, selon les propres termes du communiqué «exprimé leur colère face à cette situation, résultant du cumul de plusieurs problèmes sans aucun soutien du gouvernement». Et pour cause, les régimes préférentiels que connaissent certains secteurs, comme celui des pêches maritimes pour le prix du gasoil, celui des agrumes n'en profite pas. Par ailleurs, ils demandent l'arrêt immédiat des contraintes par corps et des poursuites judiciaires enclenchées par la CNCA, les banques commerciales, l'Office de Commercialisation et d'Exportation (OCE) et des fournisseurs du secteur. Pour se faire, ils misent sur des négociations afin de gérer l'endettement avec ces organismes. Comme en témoignent, des dernières dispositions de la CNCA, en matière d'allégement des dettes des agriculteurs de la région du Souss. Selon le secrétaire général de l'APEFEL, M. Zaihidi, le règlement avec la CNCA résulte d'un «plan élaboré à un échelon national, il n'est pas destiné au secteur des primeurs, donc pas nécessairement adapter à l'ensemble de l'activité». Autre revendication. Déclaration officielle des zones maraîchères comme zones sinistrées. Côté financement. Les propositions seront d'ordre pratique. De même, l'Association réclame pour les tomates, l'extension du soutien pour les mois d'octobre et de novembre au-delà des exportations avec les pays de l'UE, et sa généralisation durant toute la période d'exportation classique. Et enfin, ils prônent la relance des négociations avec l'U.E pour la levée des barrières douanières.