Le ministère de la Santé, l'Agence nationale de l'assurance maladie et la Société marocaine des sciences médicales signeront, lundi à Rabat, une convention définissant des référentiels de prise en charge des maladies. Après les tarifications, c'est le respect de l'éthique qui s'impose à l'Assurance maladie obligatoire (AMO). Lundi prochain, au siège du ministère de la Santé, ce dernier procédera à la signature d'une nouvelle convention de partenariat avec l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) et la Société marocaine des sciences médicales (SMSM). Objectif : élaborer des référentiels de prise en charge des maladies (RPCM). «Il s'agit de mettre en place un ensemble de bonnes pratiques qui doivent permettre à chaque citoyen de bénéficier des meilleurs soins», explique le Pr. Saïd Moutaouakil, président de la SMSM. Par le biais de cette convention, les trois parties s'engagent donc à définir les référentiels que devraient suivre tous les médecins. «Cela porte concrètement sur les démarches diagnostiques et thérapeutiques que nécessite chaque acte de soin médical», précise le Pr. Moutaouakil. Les RPCM seront tout simplement une sorte de guide réunissant des recommandations à travers lesquelles chaque médecin pourra s'informer également sur les dernières techniques thérapeutiques et cliniques admises mondialement. «Ce sont les pays anglo-saxons qui ont entamé cette expérience de référentiels. Pour nous, ce sera une première dans le cadre de la démarche qualité en matière de santé», tient à souligner ce médecin. Une première qui compte énormément dans la prise en charge des patients et par conséquent dans le remboursement des frais par les organismes gestionnaires de l'AMO : la CNOPS et la CNSS. Car cet accord compte non seulement harmoniser la pratique médicale tout en améliorant sa qualité, mais aussi parvenir à une maîtrise des coûts et devenir, au fil du temps un outil de formation médicale. Un défi qui demandera certainement beaucoup d'effort et de temps pouvant aller de quelques mois à plusieurs années. Sans oublier que les référentiels doivent être réactualisés tout les quatre ou cinq années afin d'y introduire les nouvelles techniques. C'est ce qu'exige l'application de l'AMO des sociétés médicales marocaines. La SMSM qui représente 34 sociétés savantes doit assurer ce travail sur le plan scientifique. Plusieurs groupes de travail ont été constitués pour se partager cette mission avec le conseil de la SMSM et le comité de coordination. La première phase des priorités : références médicales pour la prise en charge des affections de longues durées et des affections coûteuses comme les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète et les hépatites. «On travaillera d'abord sur les référentiels de 141 maladies définies comme étant les plus astreignantes. Mais cela ne veut pas dire que les autres maladies seront laissées de côté. D'autres groupes de travail s'y pencheront parallèlement», indique le président de la SMSM. La liste des affections est établie par l'ANAM puis soumise à la SMSM, conformément à un cahier de charges préétabli. Le ministère de la Santé, lui, s'acquitte de la tâche de garantir le pilotage de tout le processus de mise en place des référentiels. C'est à lui, également, d'approuver définitivement les référentiels une fois réalisés. Cancer : nouveaux chiffres Le cancer, une des maladies sur la liste prioritaire de l'élaboration des RPCM, touche entre 100 et 180 personnes sur 100 000 au Maroc. Les nouveaux cas enregistrés annuellement sont estimés entre 30 000 et 45 000, d'après les déclarations faites mercredi par le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah. Répondant à une question à la Chambre des représentants, le ministre a rappelé que les deux centres d'oncologie déjà existants, qui connaissaient une forte affluence, ont été renforcés par la création de six nouveaux centres, dont plusieurs sont désormais opérationnels. Le cancer fera, par ailleurs, l'objet d'un premier forum international qu'abritera la Faculté de médecine de Casablanca les 12 et 13 janvier. Il sera question de débattre des enjeux sanitaires et économiques en vue d'évaluer l'équation « alimentation-cancer ».