Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est entretenu samedi soir avec le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Les deux parties ont décidé de relancer le «processus de paix». Le Père Noël était à l'écoute du président Mahmoud Abbas. Son vœu le plus cher a été exaucé samedi et ce par sa rencontre avec le Premier ministre Ehud Olmert. Il s'agissait de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis l'élection de M. Olmert en mars. La rencontre a eu lieu à la résidence du chef d'Etat israélien à Jérusalem-Ouest où le drapeau palestinien a été dressé à côté de celui d'Israël. Le cadeau de fin d'année qu'a reçu le président palestinien a été la décision de reprendre le «processus de paix» arrêté depuis la fin 2000. Selon un communiqué conjoint publié par la présidence du Conseil israélien, «les deux dirigeants ont exprimé leur volonté de coopérer comme de vrais partenaires dans un effort de faire progresser le processus de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne». Lors de cet entretien, M. Abbas a pu obtenir des promesses de la part du gouvernement israélien concernant le déblocage d'une aide humanitaire provenant «fonds palestiniens confisqués par Israël». Le montant de l'aide humanitaire destinée aux Palestiniens est de 100 millions de dollars et celle destinée aux hôpitaux est de 8 millions de dollars. Concernant cette promesse, les Palestiniens demeurent sceptiques, surtout qu'Israël a exigé que les aides octroyées ne tombent pas entre les mains du Hamas et du Djihad islamique. MM. Abbas et Olmert espèrent également pouvoir «se rencontrer régulièrement» afin de poursuivre les progrès réalisés lors de cette rencontre mémorable. Côté prisonniers, les deux chefs d'Etat n'ont pas pu arriver à une solution. Le Premier ministre israélien a affirmé qu'un échange de prisonniers aurait lieu «seulement après la libération de Gilad Shalit», le soldat israélien capturé le 25 juin par des groupes palestiniens près de la bande de Gaza. «Nous ne voulons pas interférer dans les négociations s'agissant de Gilad Shalit, mais Abou Mazen (Mahmoud Abbas) a insisté sur le fait que l'on étudie ce dossier parce que c'est la clé de tous les autres problèmes», a déclaré M. Erakat, le chef des négociateurs palestiniens. En revanche, la commission conjointe sur la libération des détenus palestiniens sera réactivée, selon le communiqué conjoint. L'argent qu'Ehud Olmert a promis de débloquer n'est qu'une infime partie des 600 millions de dollars qu'Israël perçoit des taxes et douanes et ce au compte de l'Etat palestinien. Le sujet des fonds palestiniens est un sujet particulièrement sensible dans la mesure où il a des répercussions graves sur l'économie palestinienne et sur le paiement des salaires des fonctionnaires de l'Autorité palestinienne. Les promesses israéliennes signifient qu'Israël soutient parfaitement le président palestinien. M. Abbas essaie de privilégier la voie du dialogue, contrairement au Hamas qui préfère les méthodes musclées. La réaction du gouvernement palestinien, issu du Hamas, ne s'est pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement palestinien, Ghazi Hamad, a estimé samedi soir que la réunion n'avait rien apporté de nouveau. «Je ne vois aucun changement dans la position du gouvernement israélien», a-t-il déclaré à une agence de presse.