Une rencontre entre les auteurs, les éditeurs et les lecteurs a eu lieu mardi soir dans un café du boulevard Roudani à Casablanca. Organisé à l'initiative de Tarek éditions, cet événement signe le démarrage d'un cycle de cafés littéraires. Mardi 19 décembre : dans un café du boulevard Roudani, le livre est au centre du débat. Ses amoureux sont venus assister au premier café littéraire d'Apell, une association nouvellement créée pour la promotion du livre et de la lecture. Ses initiateurs, la maison d'éditions Eddif, Marie Louise Belarbi et Bichr Bennani ont voulu faire de cette association une structure fédératrice de plusieurs éditeurs. Objectif : organiser des évènements autour du livre et des dernières parutions. Pour justifier la création d'Apell, Marie Louise Belarbi déclare que les anciennes structures ne permettaient plus d'aller de l'avant. «Les premières associations que nous avions créées ne nous convenaient plus. On était dans l'impasse. Aujourd'hui, nous avons décidé de ne pas reproduire le même scénario», affirme la gérante de Tarek éditions. Pour sa première sortie, Apell a relancé les cafés littéraires, rencontres conviviales autour du livre avec les écrivains et les éditeurs comme personnages principaux, voire essentiels. D'habitude, ce genre d'évènements se déroulaient dans les centres culturels. Cette fois-ci, c'est dans un café que les éditeurs, écrivains et amateurs du livre se sont réunis pour partager des moments d'un bonheur purement livresque. La rencontre du café, sis au boulevard Roudani, a rassemblé les auteurs Amina Benmansour, Mohamed Berrada, Youssef Fadel, Siham Abdelaoui et les représentants des maisons d'éditions Aïni Benaï, Le Fennec, Senso Unico et Tarek éditions. Chaque auteur a lu un extrait de son ouvrage pour, éventuellement, développer chez l'auditoire l'envie de se le procurer. D'une voix théâtrale, Amina Benmansour s'est fait une joie de déclamer un passage de «L'écume des mots» de Coltez traduit en arabe et édité chez Aïni Benaï, une maison d'éditions qui appartient à la psychologue et écrivain Ghita El Khayat. Mohamed Berrada – qu'il ne faut pas confondre avec l'écrivain et journaliste homonyme qui vit en France - a présenté, quand à lui, son carnet de voyages «Bi mizen». Celui-ci lui a été inspiré par son voyage en Inde. «J'ai voulu raconter et décrire mes sensations lors de ce périple qui m'a beaucoup impressionné», a-t-il déclaré à propos de ce livre qui comporte outre des récits de voyages, une partie où l'environnement spirituel est mis en valeur. Pour mettre l'auditoire dans le bain, l'auteur a donné trois significations au titre de son ouvrage : Be zen : être zen, «Be mi-zen» : être moitié zen et enfin être muslim zen: un musulman zen. Ce café littéraire a été aussi l'occasion pour certains éditeurs d'annoncer leurs projets futurs. Bichr Bennani a ainsi informé l'assistance, de la création d'une bibliothèque au pied d'une montagne non loin de Taounate et plus précisément à Mtioua. L'initiative est à mettre à l'actif d'une association locale dirigée par un féru de littérature arabe M'barek Chentoufi. Bennani y a créé un espace de lecture de 120 m2. «Il faudrait qu'on arrête de dire que les Marocains ne lisent pas. En fait, ils ne trouvent rien à lire. La preuve, depuis l'ouverture de cette bibliothèque nous avons accueilli 400 lecteurs, en majorité des étudiants qui poursuivent leurs études dans le collège et le lycée locaux». Pour s'approvisionner en livres, a rappelé l'auteur, M'barek Chentoufi a eu recours à ses connaissances et au circuit des centres culturels français. Ces derniers lui ont fait don de certains ouvrages. L'origine des cafés littéraires Lieu de réunion pour parler de littérature, échange des idées, écouter des extraits de livres lus par des comédiens, assister à des spectacles érudits, tout en dégustant un café, ou autre boisson. Le café Procope fut probalement le premier endroit de ce genre. Créé en 1686 par Francesco Procopio Dei Coltelli dit Procope, Voltaire, Rousseau et Diderot, pour ne citer que ceux-là, donnèrent à ce lieu, d'un genre nouveau, ses lettres de noblesses. Outre le Procope, d'autres cafés-salons littéraires existaient également, et par exemple Montesquieu fréquentait, quant à lui, le café Laurent, qu'il cite dans «Les Lettres persanes».