Evaluant l'opération Départs volontaires, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a indiqué que l'Etat a pu économiser 4,8 milliards de dirhams. Les objectifs assignés à l'opération Départs volontaires ont-ils été atteints ? Le ministre des Finances, Fathhallah Oualalou qui tenait une conférence de presse à cet effet, mardi matin à Rabat, en compagnie de son homologue de la Modernisation publique, Mohamed Boussaid, répond par l'affirmative. L'opération a permis à l'Etat d'épargner 4,8 milliards de dirhams, soit tout de même 1% du PIB. Les bénéfices seront perceptibles aussi au niveau des mutuelles et des Caisses de retraite. Cet allégement des charges de l'Etat provient du départ de 38.000 fonctionnaires, représentant 7,6% des effectifs. «C'est un exemple dans la zone du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord », a tenu à préciser le ministre des Finances. Moins prolifique, M. Boussaid a estimé, quant à lui, qu'entre 20.000 et 30.000 emplois devraient voir le jour grâce aux entreprises créées par les fonctionnaires qui ont quitté leur poste en 2005. L'Etat marocain a dû débourser 11,2 milliards de dirhams, soit l'équivalent de deux ans et demi du salaire des partants. L'Etat espère rentrer dans ses fonds d'ici l'horizon 2008. D'autre part, indique une étude de rentabilité diligentée par le ministère de la Modernisation de l'administration, ces 11,2 milliards touchés par les fonctionnaires sous forme d'indemnité de départ ont été généralement reversés dans le circuit économique marocain à travers la création d'entreprises et sous forme d'impôt. Cette dernière partie occupe 8 à 12% du montant de l'indemnité perçue, et oscillerait entre 898 millions et 1,33 milliard de dirhams. Plus question, précise le même Boussaid, d'une autre opération de départ volontaire. L'Etat procédera plutôt à des redéploiements d'effectifs, au profit notamment des zones enclavées ou très éloignées des grands centres urbains. Parmi les éléments à mettre au passif de ce bilan, le fait que ces départs volontaires ont vidé certaines administrations de leurs compétences. La cas de l'Education nationale, qui s'est séparé de 13.206 postes de travail, est patent. Cet effectif représente 42% du total des fonctionnaires ayant opté pour le départ volontaire. Mais au lieu de pousser les éléments en pré-retraite vers la porte, ce sont parfois les profils jeunes et bien formés (professeurs du secondaire) qui constituent le gros bataillon des partants. Par région, l'axe Rabat-Casablanca enregistre les plus gros départs. Dans l'ensemble, les fonctionnaires qui ont opté pour le départ se situent au-delà de l'échelle 10. Concernant les échelles inférieures, il n'y a pas eu de ruées, à cause d'une offre moins alléchante (l'indemnité est en grande partie proportionnelle au salaire) que celle proposée aux catégories supérieures. Globalement, l'administration pourra se rajeunir à travers ce départ volontaire en ouvrant de nouveaux postes budgétaires.