Réforme constitutionnelle, projet d'autonomie pour le Sahara, nouvelle loi sur les partis… Le premier secrétaire de l'USFP, Mohamed Elyazghi, a recentré les priorités du "parti de la Rose". Destiné à l'adaptation du statut de l'USFP à la nouvelle loi sur les partis, le congrès extraordinaire du «parti de la Rose», qui s'est tenu vendredi et samedi derniers à Rabat, a été l'occasion pour Mohamed Elyazghi de recadrer les priorités de la prochaine phase d'action. Devant une salle archi-comble, marquée par la présence de l'état-major de l'USFP ainsi que des dirigeants de plusieurs partis politiques nationaux, M. Elyazghi s'est d'abord attelé à préciser que l'ordre du jour du 2ème congrès extraordinaire n'avait pratiquement rien d'exceptionnel. «L'adaptation du statut de notre parti à la nouvelle loi sur les partis ne constitue pas un fait exceptionnel», a-t-il dit, affirmant que «le rôle de l'USFP dans l'élaboration de cette loi, partant de la conscience de la nécessité de mettre en place un nouveau cadre législatif efficace dans le contexte de consécration des bases de l'Etat moderne et du développement du champ politique». Rien d' «exceptionnel» en effet dans ce congrès «extraordinaire» ; le deuxième en son genre après celui de 1975 qui porta le regretté Abderrahim Bouabid à la tête de l'USFP. Mais voilà, l'enjeu est de taille. Ce congrès se tient à une année des législatives de 2007. Il intervient, également, à un moment où «le Maroc vit une étape de normalisation globale de la vie politique nationale qui concerne aussi bien le côté législatif, organisationnel que pratique», a précisé M. Elyazghi. L'USFP a joué un rôle actif dans l'élaboration de nombre de projets de loi, dont celui de la loi électorale qui a été vivement contesté par les partis d'opposition. Il est aujourd'hui le seul parti du bloc dit démocratique (Koutla) à défendre un projet de loi jugé «anti-démocratique» et, par-dessus tout, «anti-constitutionnel». En réaction à ces critiques, couronnée par la création récemment d'une alliance nationale pour l'annulation des mesures «liberticides» que comporterait ce projet, M. Elyazghi a mis en garde contre une tentative d'intoxication. «Notre objectif n'est pas d'exclure ou d'hypothéquer le droit à la participation, mais d'agir dans le sens de la recomposition et de la mise à niveau du champ politique de manière à donner naissance à une majorité cohérente et à une opposition constructive et efficace», a-t-il précisé. S'agissant de la réforme constitutionnelle, «nous avons enregistré avec satisfaction l'intérêt manifesté par la société civile pour ce projet destiné à améliorer notre système politique», a exhorté M. Elyazghi en revendiquant cette initiative. En ce qui concerne le conflit autour du Sahara, il s'est félicité des « développements importants » qu'a connus cette affaire depuis le lancement par SM le Roi Mohammed VI du projet d'autonomie élargie pour les provinces du Sud, soulignant les échos favorables que cette initiative a suscités sur le plan international. Le premier secrétaire de l'USFP a salué également «la légitimité démocratique» dont jouit cette proposition, basée sur le principe du dialogue et de la concertation qui sont les attributs du Maroc d'aujourd'hui.