Le Maroc n'est pas à l'abri des risques de nouvelles infections. A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 11 novembre, le 25e congrès de la Société marocaine des sciences médicales se penche sur cette question. Des maladies émergent et d'autres ré-émergent. La santé au plan mondial semble traverser une zone de turbulence avec l'apparition d'épidémies et le retour d'autres qu'on croyait disparues. La Société marocaine des sciences médicales (SMSM) tient du 9 au 11 novembre ses Assises pour débattre en long et en large de ce sujet. Notre pays n'est pas à l'abri des risques infectieux et c'est sur l'évaluation de la situation que se pencheront les professionnels du secteur. «Nous n'avons pas encore constaté de retour de maladies au Maroc, mais nous avons certaines qui persistent de manière endémique comme la tuberculose», indique le Pr. Saïd Motaouakkil, président de la SMSM. La tuberculose, qui suscite des inquiétudes en ce moment en Europe, sévit de manière endémique dans notre pays. «Nous enregistrons toujours des cas de tuberculose, car la maladie est liée à la promiscuité et à la pauvreté. Les régions où il y a une grande concentration démographique, comme Casablanca, sont souvent les plus touchées», affirme le Pr. Motaouakkil. La capitale économique détient 20% des nouveaux cas de tuberculose. Plus d'une centaine de jeunes sont atteints de tuberculose chaque année à Casablanca. D'après les statistiques officielles, le Maroc enregistre annuellement une moyenne de 87 nouveaux cas de tuberculose sur 100.000 habitants. Une incidence qui n'est pas qualifiée de grave puisque le programme national de vaccination a permis de prévenir une bonne majorité des maladies. Quelques cas rares de tétanos sont déclarés dans la population âgée qui n'a pas pu bénéficier de vaccination, précise le président de la SMSM. Si la situation sanitaire du Maroc est jugée bonne dans l'ensemble, les nouveaux risques infectieux imposés par la grippe aviaire, les infections nosocomiales, urinaires et respiratoires nécessitent une veille des plus renforcées en raison du mouvement transfrontalier des personnes. Face à la grippe aviaire, par exemple, le Maroc a instauré un «Plan national de préparation et de riposte» où le contrôle des frontières joue un rôle déterminant. Nées d'agents microbiens inconnus, les maladies émergentes (grippe aviaire, SRAS, Ebola…) sont souvent d'origine virale. Les autres maladies qui réapparaissent de nouveau après avoir disparu sont essentiellement dues à un relâchement du système de surveillance ou encore à des changements éco-biologiques. En plus de ces maladies, les infections qui se déclenchent des suites de soins médicaux dans les cabinets médicaux et plus souvent dans les hôpitaux viennent aggraver la situation. Le congrès de la SMSM compte donc mettre l'accent sur la nécessité de renforcer la collaboration mondiale pour mieux contrer aux maladies qu'elles soient émergentes ou ré-émergentes. Formation continue Faire face aux risques que représentent les maladies suppose une connaissance étroite et continue de l'évolution de celles-ci. La Société marocaine des sciences médicales accorde, pour cette raison, un intérêt particulier à la formation continue et avait même recommandé la mise en place d'une agence nationale pour la formation médicale continue. Créée en 1974 à la suite d'une fusion entre deux associations (la Société de médecine et d'hygiène du Maroc et la Société marocaine de chirurgie), la SMSM dirige ses activités vers l'organisation de congrès, de séminaires et d'ateliers, mais aussi vers l'élaboration d'ouvrages et de brochures sur, entre autres, la formation continue.