Les raids israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza en réponse aux tirs de roquettes du Hamas. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, adresse une lettre au Conseil de sécurité. Depuis son déclenchement, mercredi dernier, l'opération «Nuages d'automne» lancée par l'armée israélienne sur Gaza a coûté la vie à 47 Palestiniens, sans distinction entre civil ou activiste. Cette opération, la plus vaste depuis le retrait d'Israël, a pour cible la ville de Beït Hanoun, près d'Israël. Les raids aériens ont pour objectif de détruire les "infrastructures du Hamas" afin d'éloigner «la ligne des tirs des roquettes» d'Israël. Concernant la fin de cette opération, le vice-ministre israélien de la Défense, Ephraïm Sneh, a déclaré à la radio publique que «l'armée ne se retirera que lorsque les objectifs que nous nous sommes fixés seront atteints» sans donner plus de précision. Selon les dires d'Ephraïm Sneh, l'armée a occasionné de lourdes pertes dans les rangs du Hamas, sans pour autant empêcher les tirs de roquettes. Les avis des responsables israéliens divergent quant à l'utilité de cette opération. D'une part, le général de réserve Amos Gilad, a déclaré à la radio militaire que «ces raids sont l'unique option «pour réduire la capacité des Palestiniens» à tirer des roquettes sur Israël. D'autre part, Yossi Beilin, chef du parti d'opposition de gauche Meretz, demande l'arrêt de cette opération qui renforce la position du Premier ministre palestinien, membre du Hamas. Selon Yossi Beilin, Ismaïl Haniyeh était en mauvaise posture et l'opération «Nuages d'automne» lui a permis de s'en sortir tout en devenant un héros aux yeux des Palestiniens. Il a surtout ajouté qu'il craint une nouvelle vague d'attentats suicides en Israël de la part des Palestiniens, en réponse à cette opération. Les raids aériens qui se poursuivent, rendent les conditions de vie à Gaza de plus en plus difficiles. L'armée israélienne a levé pendant trois petites heures son couvre-feu pour permettre aux habitants de Beït Hanoun, assiégée et sans électricité, de s'approvisionner et à l'ONU de leur distribuer l'aide humanitaire. John Ging, directeur opérationnel de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens à Gaza, a décrit la situation comme étant «désespérée» et a appelé à l'arrêt des violences. Quant au président palestinien, Mahmoud Abbas, il « a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité lui demandant de réunir immédiatement cette instance pour discuter de la situation tragique provoquée par l'agression israélienne contre la bande de Gaza», a indiqué samedi le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina. D'après ce dernier, Israël essaie de relancer les hostilités dans le but de saboter les efforts déployés par les Palestiniens «pour résoudre leur crise politique». Sur le plan international, l'UE présidée par la Finlande a appelé les Palestiniens à cesser leurs «activités terroristes» et Israël à ne pas utiliser une violence «disproportionnée». Beaucoup de personnes sont mortes pendant cette opération au nom poétique. En premier lieu, les enfants et les femmes. Une jeune fille de douze ans a reçu une balle la tête ainsi que deux femmes et 18 autres blessées pendant qu'elles constituaient un bouclier humain pour aider des membres de la résistance pris au piège par l'armée israélienne dans la mosquée Al Nasser de Baït Hanoun à fuir.