L'Association marocaine des droits de l'Homme et le Forum marocain pour la justice et la vérité ont exprimé leur déception du fait que le rapport de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) n'ait comporté aucune donnée au sujet de la vérité sur le dossier de Mehdi Ben Barka. Les deux organisations ont exprimé ce sentiment dans un communiqué conjoint, distribué lors de la manifestation qu'elles ont organisée, dimanche soir à Rabat, en commémoration de la Journée nationale du disparu, sous le thème "Vérité et questionnement", qui coïncide cette année avec le 41-ème anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, le 29 octobre à Paris. "La divulgation de toutes les vérités relatives à ce dossier fondamental constitue un indice révélateur de la volonté politique de faire la lumière sur les autres dossiers en suspens des graves violations des droits de l'homme dans notre pays", estiment les deux organisations. Elles demandent aux autorités publiques d'"entreprendre toutes les démarches et initiatives pour parvenir à la vérité sur l'enlèvement et l'assassinat de Mehdi Ben Barka et les autres personnes au destin inconnu", appelant la justice marocaine à "assumer sa responsabilité, à faciliter la tâche au juge d'instruction français chargé d'enquêter sur le dossier Ben Barka et à respecter la convention judiciaire maroco-française ". Au cours de cette manifestation, tenue en présence de représentants d'organisations politiques, des droits de l'homme et de la presse nationale et internationale ainsi que des membres de la famille de Ben Barka, les participants ont scandé des slogans réclamant la vérité sur la disparition et l'assassinat de Ben Barka et des autres personnes au destin inconnu. M. Mohamed Sebbar, président du Forum marocain pour la vérité et la justice, a affirmé, dans une déclaration à la MAP, que cette manifestation est considérée comme une occasion pour réclamer la vérité sur les autres dossiers des droits de l'homme en suspens dans notre pays. De son côté, M. Abdelhamid Amine, président de l'Association marocaine des droits de l'homme a souligné, dans une déclaration similaire, que "la célébration de cet anniversaire constitue une occasion pour ouvrir, d'une manière générale, les dossiers des graves violations", ajoutant que pour son association, le dossier de ces violations reste ouvert, car il n'a pas été possible de prendre connaissance de touts ses aspects.